Conservée dans le manuscrit Paris, BnF, lat. 15005, autrefois à l’abbaye Saint-Victor de Paris, la passio Guigneri [BHL 2988], – dont le héros, le protéiforme Fingar, Gwinear, Guigner, change de nom au gré de ses péripéties dans les îles (Irlande et Grande-Bretagne), et sur le continent (Bretagne armoricaine), – n’aurait sans doute pas connu le succès éditorial dont témoignent ses publications successives en 1612 par Jean Picard, en 1624 par Thomas Messingham, en 1630 par Théophile Raynaud, en 1645 par John Colgan et en 1675 par Gabriel Gerberon, si le premier de ces éditeurs, chanoine et bibliothécaire de Saint-Victor, n’en avait attribué la paternité à Anselme de Canterbury. L’attribution repose sur le fait que l’hagiographe se nommait lui aussi Anselme (ego servus Christi Iesu Anselmus)[1] ; mais cette hypothèse a fait long feu et plus personne ne soutient désormais la paternité du Doctor magnificus : la question de l’identité de l’hagiographe reste donc posée, en même temps que celle de l’époque et des circonstances de la composition de son ouvrage.
Par ailleurs, l’existence en Bretagne vers la fin du XVe siècle d’au moins un autre manuscrit (disparu) de la passio Guigneri[2] vient relancer la question de sa diffusion et de sa réception, d’autant que ce texte avait fait en l’occurrence l’objet d’une adaptation pour l’Église de Vannes[3] : sa circulation entre les îles britanniques et la péninsule bretonne incite donc à s’interroger sur de possibles échanges de traditions. Le dominicain morlaisien Albert Le Grand, qui publie sa somme hagiographique en 1637, ne nous est d'aucune aide à ce sujet, sinon par l’indication de ses sources : il indique en effet avoir recueilli la matière de sa propre Vie du saint « des anciens légendaires des églises cathédrale de Vennes et collégiale du Folcoet » ; il ajoute que « le Proprium de Vennes en fait office le 14 décembre et y a en la cathédrale une chappelenie fondée en son honneur »[4].
Au demeurant, la passio Guigneri n’a pas encore fait l’objet de l’étude approfondie que cet ouvrage ne mérite peut-être pas, même s’il a retenu jadis et naguère à différentes reprises l’attention de plusieurs chercheurs (Gilbert H. Doble[5], Bernard Tanguy[6], Karen Jankulak[7]) : du point de vue de ces derniers, l’hagiographe, – lequel indique, en conclusion de son texte, avoir rapporté « de manière concise » (brevi stilo) la destinée tragique du saint « sur la foi de ceux qui la racontent » (iuxta fidem narrantium), – n’avait manifestement à sa disposition que des éléments disparates qu’il s’est efforcé de combiner au mieux dans un ouvrage « tracé d’une plume assez élégante et pieuse sans excès »[8]. L’écrivain indique dans sa conclusion qu’il a souhaité évoquer la passion des saints et les vertus du martyr Guigner « afin que les fidèles qui se glorifient de son titre particulier puissent disposer des leçons par lesquelles connaître les hauts faits de leur patron » (ut habeant fideles, qui ejus speciali titulo gloriantur, quibus se lectionibus occupent et patroni proprii fortia gesta cognoscant) : nous avons donc affaire à un texte écrit par un « professionnel » pour les besoins de l’office d’une église placée sous le patronage de Guigner. D’ailleurs, ce travail résulte explicitement d’une « commande » : dans la courte introduction de l’ouvrage, l’hagiographe, s’adressant à un correspondant anonyme, précise avoir mis en meilleure forme et développé les notes succinctes détenues par ce dernier sur Guigner et ses compagnons (poscis fideliter satis, charissime, martyris sacri Guineri sociorumque ejus admirabilem vitam, quam prius brevibus notulis retinebas, victoriaeque triumphum latiori tibi explicari sermone). Compte tenu de ce « professionnalisme », l’absence d’indications sur le jour de la fête du saint n’est pas sans poser de question : s’agit-il d’un déficit originel de la documentation ou bien, au contraire, une pluralité de dates a-t-elle gêné l’hagiographe, qui s’est résolu à n’en signaler aucune ?
Plus récemment, le regretté Bernard Merdrignac est à son tour revenu sur la passio Guigneri [9], s’efforçant de montrer, dans le prolongement des travaux de Charles Thomas, qu’elle pouvait avoir gardé le souvenir au moins vague « des implantations irlandaises à l’extrême ouest du Cornwall durant l’Antiquité tardive »[10] ; mais si l’hypothèse, nourrie de l’érudition et de l’intuition de son auteur, doit évidemment retenir l’attention, la démonstration n’en a pas encore été faite.
I
En dépit de son caractère composite, la passio Guigneri paraît bien être sortie d’une seule et même plume, comme en témoignent plusieurs expressions récurrentes et le lexique, notamment celui des adverbes, auquel l’écrivain a eu recours[11]. Outre l’introduction et la conclusion dont nous avons déjà parlé, l’ouvrage comprend trois parties :
- L’hagiographe rapporte tout d’abord qu’à la suite de la prédication de saint Patrick, présenté comme originaire du Cornwall, Fingar, fils du plus puissant roi d’Irlande, s’était converti. Furieux, son père, un certain Clito, – dont le nom, inconnu en Irlande, figure dans la tradition britonnique, principalement au Pays de Galles[12], – l’avait contraint à s’exiler dans la péninsule armoricaine : ayant reçu le meilleur des accueils de la part du judex ou dux de Bretagne, Fingar avait établi sur place son ermitage ; mais l’écrivain a omis de nous donner le nom du protecteur du saint[13]. De même aucune indication précise, en particulier de nature toponymique, n’est fournie sur la localisation de cet ermitage ; mais le village de Languengar, en Lesneven (Fin.), pourrait en avoir gardé le souvenir[14] : ainsi, la présence d’une version de la passio Guigneri dans le légendier de la collégiale du Folgoët[15] n’est peut-être pas fortuite, attendu que les deux endroits sont situés à moins de trois kilomètres de distance[16].
- La seconde partie de l’ouvrage, après avoir rapidement évoqué le retour et le bref séjour du saint en Irlande, est avant tout consacrée à sa vie et à son martyre en Cornwall où il avait passé, accompagné de sa sœur Piala et de « compagnons » au nombre de 777 (parmi lesquels sept évêques) qui partagèrent sa tragique destinée[17] ; sont ensuite rapportées les circonstances de sa sépulture. Tout au long de ce récit, il est indifféremment appelé Fingar ou Guigner.
- La dernière partie, où le nom du saint, sous la forme Guigner, n’apparait qu’en une seule occasion, est principalement constituée par la relation de cinq miracles posthumes, dont deux en rapport direct avec la construction au-dessus de son tombeau d’une basilica. Ce sanctuaire n’a pas été identifié ; cependant, sa localisation à Gwinear, en Cornwall, paraît la plus vraisemblable à presque tous les auteurs. On ne peut exclure cependant que les trois épisodes miraculaires qui, en même temps que l’indication finale sur les vertus thérapeutiques de la poussière prélevée « avec foi et dévotion » (cum fide et devotione) sur le tombeau du saint, forment l’ultime séquence du récit, aient été plutôt empruntés à des traditions qui avaient cours en Bretagne continentale, dans des lieux où s’attachent les souvenirs directs ou indirects de Guigner : outre Pluvigner (Morb.), dont il est l’éponyme et le patron et qui conservait une part importante de ses reliques[18], et l’ancienne paroisse disparue de Cornou, aujourd’hui Pierric (L.-A), dont l’église était placée sous l’invocation de Guengar[19], Noyal (Morb.), où la légende de Noyale, « sainte topique », partage plusieurs traits avec la Passio Guigneri, doit faire en conséquence l’objet d’une attention particulière[20]. Par ailleurs, fut longtemps honoré à Langon (I.-et-V.), dans le sanctuaire aujourd’hui dédié à sainte Agathe, un certain Venier que son nom désigne comme le probable substitut sur place de Vénus : la chapelle en question était en effet à l’origine un temple dédié à la déesse, laquelle est représentée sur une fresque murale encore partiellement visible[21] ; qui sait si la beauté que l’auteur du Roman de Caradoc prête à son héroïne, Guignier[22], n’est pas un trait volé à la Vénus de Langon et sa mutilation mammaire n’a pas occasionné plus tardivement la vénération sur place de sainte Agathe ? [23]
La Passio Guigneri résulte donc de la mise en œuvre de traditions disparates, qui font intervenir le saint dans les décors, réels ou imaginés, formés par trois pays distincts : l’Irlande, le Cornwall et la Bretagne continentale. Or, ces trois pays, à part d’être imprégnés par la culture « celtique », – quand bien même il ne faut évidemment pas méconnaître les différences importantes qui existent entre l’Irlande gaëlique et le duo britonnique, – ont été en relation au Moyen Âge dans le cadre d’échanges triangulaires commerciaux et culturels, dont la littérature hagiographique, à partir du IXe siècle, nous a conservé, implicitement ou explicitement, les traces et les témoignages. Par conséquent, il convient de considérer la Passio Guigneri comme un véritable cas d’école et tenter d’évaluer en quoi de tels échanges ont pu contribuer à la création d’un « saint de papier », comme l’est Guigner, au sein d’un atelier littéraire vraisemblablement situé en Irlande, au Cornwall ou en Bretagne continentale ; à noter que le Pays de Galles, Man, l’Écosse et a fortiori le « septième pays celtique », – la Cumbria, dont le souvenir s’est très tôt estompé, – ne sont pas employés dans le processus que nous décrivons ici[24] : il s’agit peut-être d’un indice quant à l’époque de composition du texte concerné.
II
Si donc son tropisme laisse à penser que la production de la passio Guigneri est sans doute intervenue dans l’un des trois pays dont nous avons parlé, cela permet d’exclure a priori une possible identification de l’hagiographe, non seulement avec Anselme de Canterbury, comme nous l’avons dit précédemment, mais aussi avec le neveu de ce dernier, également nommé Anselme, légat pontifical, abbé de Bury St. Edmunds de 1121 à 1148, et qui, d’après le bibliographe John Bale, avait laissé de « petits écrits » (Hic varia scripsisse opuscula memoratur)[25].
En revanche, un certain prélat Anselme, qui, de 1230 à sa mort en 1247, occupa le siège épiscopal de St. Davids, au Pays de Galles, présente un profil particulièrement compatible avec celui de l’hagiographe de Guigner. Sa famille, les Le Gras (Crassi), d’origine normande, était alliée à celle de Guillaume le Maréchal, 1er comte de Pembroke[26]. Anselme est désigné à plusieurs reprises comme le neveu de ce dernier, notamment dans deux chartes passées en faveur de l’abbaye Saint-Thomas, à Dublin[27], où il avait accompagné son illustre parent devenu maître d’un quart de l’Irlande ; mais sa carrière ecclésiastique a véritablement débuté avec son accession à la dignité de trésorier de l’Église d’Exeter, dans les premières années du XIIIe siècle, à l’époque où son oncle Henri, frère de Guillaume le Maréchal, était évêque du lieu : on trouve Anselme en fonction sur place de 1205 au moins à 1230[28]. Or, c’est du siège épiscopal d’Exeter que dépendait l’ensemble des paroisses du Cornwall, dont celle de Gwinear. De plus, sa situation géographique permettait à la vieille cité de jouer, comme le soulignait déjà Ordéric Vital, un rôle central dans les échanges triangulaires dont nous avons parlé :
Haec urbs [Exonia] diues est et antiqua, in plano sita, operose munita, a littore marino, quo ex Hibernia uel Britannia minore breuissimo aditur spatio, distans milliaria circiter duo (« Cette ville [Exeter] est riche et ancienne, située dans une plaine, fortifiée avec soin, distante d’environ deux milles du rivage marin et de la route la plus courte depuis l’Irlande ou depuis la Bretagne mineure »)[29].
Témoignage confirmé, deux décennies plus tard environ, par l’auteur des Gesta Stephani, mais de manière moins précise s’agissant du rôle d’Exeter en tant que hub maritime :
Est autem Esonia ciuitas ampla, uetustissimo Cæsarum opere murata, quarta ut ferunt principalis Angliæ sedes, æquoreorum piscium, carnium quoque, et naualis commercii refertissima (« Exeter est une grande cité, entourée d’un très vieil ouvrage des Césars, la quatrième, dit-on, des principales places d’Angleterre, abondamment pourvue en poissons de mer ainsi qu’en viandes, et doté d’un important trafic maritime ») [30].
Outre le fait qu’il s’appelle Anselme, ce qui n’est pas tout à fait un point de détail, car ce nom est finalement assez rare chez les clercs d’Irlande, de Cornwall et de Bretagne continentale au Moyen Âge central, on voit que les étapes de sa carrière permettent à notre candidat de « cocher les cases », comme on dit aujourd’hui, relativement à son rôle éventuel dans la rédaction de la passio Guigneri : au surplus des notes qui lui auraient été confiées pour qu’il en rédige la synthèse, il a pu en effet
- 1) tirer profit, lors de son séjour en Irlande, de traditions locales sur saint Fingar, ou, tout aussi bien, les recueillir auprès des équipages et des passagers de navires irlandais relâchant à Exeter ;
- 2) se déplacer jusqu’à Gwinear et ses environs, dans le cadre de ses fonctions au sein du chapitre, ou à l’inverse rencontrer certains habitants que leurs affaires amenaient à se rendre au siège épiscopal et, là encore, tirer profit de traditions qui avaient cours localement ;
- 3) recueillir auprès des équipages et des passagers de navires bretons relâchant à Exeter des informations relatives au culte de saint Guengar/Guigner en Bretagne ;
- 4) prendre connaissance d’informations que les autres membres du chapitre avaient collectées dans différentes circonstances similaires à celles énumérées en 1, 2 et 3 ;
- 5) travailler au sein de l’« écritoire » canonial et bénéficier des abondantes ressources de la bibliothèque.
Ces différentes possibilités ont l’avantage de ne pas être exclusives les unes des autres et peuvent même à l’occasion se combiner entre elles. L’époque à laquelle Anselme a occupé le thesaurariat de l’Église d’Exeter offre un contexte compatible avec les éléments qui figurent dans le récit de la passio Guigneri ; on peut en particulier exclure avec une quasi-certitude la possibilité d’une composition intervenue après l’accession d’Anselme au siège épiscopal de St David : le prélat en effet n’eût certainement pas manqué de mentionner le sanctuaire de Llannugar[31]. Les circonstances de la rédaction de ce texte sont donc à chercher dans les indications données par son auteur : celui-ci déclare avoir travaillé pour un « commanditaire », lequel avait préalablement communiqué à l’hagiographe les notes dont il disposait sur l’histoire du saint. Pour autant, il s’agit bien d’une commande à l’usage exclusif d’une église locale. L’ouvrage en tout cas ne semble nullement s’inscrire dans un projet de Gesta sanctorum de l’Église d’Exeter et d’ailleurs la passio Guigneri ne figure pas dans la vaste compilation hagiographique de l’évêque John Grandisson, au second tiers du XIVe siècle ; au demeurant le nom de Guigner est absent des calendriers diocésains jusqu’à la fin du XVe siècle.
*
Il reste à déterminer le sanctuaire pour lequel la passio Guigneri a servi de mode d’emploi des reliques locales : on peut penser qu’il s’agit de l’église de Gwinear ou de celle de Pluvigner. Les deux hypothèses sont justifiées par l’ambiguïté des propos de l’hagiographe, lequel cherchait avant tout à concilier les traditions disparates recueillies sur le saint. Nous pourrions peut-être trancher la question si nous en savions plus sur le profil du « commanditaire » de l’ouvrage ; mais les éléments dont nous disposons pour tenter d’esquisser son portrait sont trop ténus. Le ton d’Anselme à l’égard de ce personnage montre qu’il s’agit sans doute d’un ecclésiastique d’un rang sensiblement équivalent au sien, donc plus élevé en dignité qu’un recteur de paroisse, mais moins qu’un prélat : ce qui confirme qu’il ne s’agissait probablement pas de l’évêque d’Exeter, mais écarte également la possibilité de reconnaître en lui celui de Vannes. Les premières attestations documentaires de Gwinear et de Pluvigner remontent respectivement à 1258 et à 1259, trop tardives donc pour nous permettre de vérifier si, dans l’histoire de l’une ou l’autre paroisse, quelque circonstance locale pourrait avoir encouragé la rédaction de la passio Guigneri.
André-Yves Bourgès
Annexe
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Incipit |
1e partie |
2e partie |
3e partie |
Explicit |
« et ob hoc … » |
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x |
x |
« in visu apparens » |
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x |
x |
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« mane autem facto » |
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x |
x |
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« officia… saeculi » |
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x |
x |
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« tanto confortatus/tremafactus miraculo/spectaculo » |
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x |
x |
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2.1. Adverbes
2.1.1. Adverbes en – (t)im
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Incipit |
1e partie |
2e partie |
3e partie |
Explicit |
enim |
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x |
x |
x |
|
confestim |
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x |
x |
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frustatim |
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x |
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x |
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2.1.2.
2.1.2. Adverbes en –ter
Adverbes enAd
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Incipit |
1e partie |
2e partie |
3e partie |
Explicit |
diligenter |
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x |
x |
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|
libenter |
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x |
x |
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pariter |
|
x |
x |
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|
qualiter |
|
x |
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x |
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2.1.3. Adverbes divers
2.1.
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Incipit |
1e partie |
2e partie |
3e partie |
Explicit |
adhuc |
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x |
x |
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aliquantulum |
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x |
x |
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denique |
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x |
x |
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ecce |
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|
x |
x |
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igitur |
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x |
x |
|
|
subito |
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|
x |
x |
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tunc |
|
x |
x |
|
|
valde |
|
x |
|
x |
|
vero |
|
x |
x |
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2.2. Autres2.2.
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Incipit |
1e partie |
2e partie |
3e partie |
Explicit |
admonitus |
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x |
x |
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cerneo |
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x |
x |
x |
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cervus |
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x |
x |
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coepio |
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x |
x |
x |
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consors (cf. consortio) |
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x |
x |
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|
cupiens (cf. cupio) |
x |
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x |
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deinceps |
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x |
x |
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devotio |
x |
x |
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x |
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elego (cf. electus et electio) |
x |
x |
x |
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fama (+ [per]vulgans) |
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x |
x |
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gesta |
x |
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x |
habitaculum |
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x |
x |
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intentus |
x |
x |
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invenio (cf. inventus et inventio) |
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x |
x |
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laboro (+ opus) |
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x |
x |
x |
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locus/loca |
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x |
x |
x |
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moneo |
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x |
x |
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obsequium |
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x |
x |
x |
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opus |
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x |
x |
x |
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provideo (cf. providentia) |
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x |
x |
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quoniam |
x |
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x |
x |
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ratio |
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x |
x |
x |
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servus (+ Deus) |
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x |
x |
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x |
socius |
x |
x |
x |
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solus |
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x |
x |
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suscipio |
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x |
x |
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vena |
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x |
x |
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[1] L’hagiographe explique qu’il mentionne son nom à la fin de son texte afin de recevoir, par le mérite du martyr et la prière des fidèles, la miséricorde du Rédempteur (et ob hoc nomen meum in fine subiunxi ut, per meritum martyris et orationem fidelium, misericordiam merear Redemptoris Iesu Christi Domini nostri).
[2] Des extraits de cette version sont conservés dans le ms Rennes, Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, 1 F 1003, p. 179-180.
[3] Les autres vitae dont il a été fait des extraits sont celles de saint Salomon, saint Melaine et saint Patern. En outre, le copiste a pris soin d’indiquer Guerocus comes Venetensis in ystoria sancti Vinerii vocatur rex Britanie, alors que ce « roi de Bretagne » n’est pas nommé dans le texte du manuscrit Paris, BnF, lat. 15005.
[4] Albert Le Grand, La vie, gestes, mort et miracles des saincts de la Bretaigne armorique, Nantes, 1637, p. 730. Le Proprium sanctorum dioecesis Venetensis, romano usui conformatum, publié à Rennes en 1627, était également connu de Dubuisson-Aubenay, qui lui a fait plusieurs emprunts : Alain Croix (dir.), La Bretagne d’après l’Itinéraire de Monsieur Dubuisson-Aubenay, Rennes, 2006, p. 416-420, 422-423, 426, 499-500.
[5] Gilbert H. Doble, Saint Gwinear, martyr, Patron of Gwinear, Cornwall and of Pluvigner, Brittany, s.d. (1925) [Reprint : The saints of Cornwall, Part One. Saints of the Land’s End district, Oxford, 1960, p. 100-110] ; idem, Saint Guigner, martyr, patron de Gwinear, en Cornwall, et de Pluvigner, en Bretagne, Saint-Brieuc, 1932 (t.-à-p. des Mémoires de l’Association bretonne, 1931).
[6] Bernard Tanguy, « Cornou, une ancienne paroisse disparue », Charpiana, Mélanges offerts à Jacques Charpy, Rennes, 1991, p. 573-578 ; idem, « Une sainte topique du pays de Vannes : sainte Noyale », Britannia monastica, 6 (2002), p. 191-214.
[7] Karen Jankulak, « Fingar/Gwinear/Guigner: an ‘Irish’ saint in medieval Cornwall and Brittany », John Carey, Máire Herbert & Pádraig Ó Riain (eds), Saints and Scholars. Studies in Irish hagiography, Dublin, 2001, p. 120–139.
[8] François Duine, Mémento des sources hagiographiques de l'histoire de Bretagne. Première partie : les Fondateurs et les primitifs, du Ve au Xe siècle, Rennes, 1918, p. 127.
[9] Bernard Merdrignac, « Des royaumes doubles de part et d’autre de la Manche au 6e siècle ? », Michel Catala, Dominique Le Page et Jean-Claude Meuret (dir.), Frontières oubliées, frontières retrouvées, marches et limites anciennes en France et en Europe, Rennes, 2011 (Enquêtes et documents), p. 57-60 ; idem, D’une Bretagne à l’autre. Les migrations bretonnes entre histoire et légende, Rennes, 2012, p. 177-186.
[10] Ibidem, respectivement p. 59 et p. 186.
[11] Voir en annexe. Le rapide examen auquel nous avons procédé et qui ne prétend pas épuiser le sujet suggère que la matière des deux premières parties de l’ouvrage consistait en un texte assez nettement distinct de celui qui est à l’origine de la troisième partie.
[12] Bernard Merdrignac, « Des royaumes doubles… ? », p. 58 ; idem. D’une Bretagne à l’autre…, p. 186-188.
[13] Pour l’auteur de la version qui figurait dans le légendier de la cathédrale de Vannes, il s’agit de Guérec (Guerocus) : voir supra n. 3. Nous reviendrons dans un prochain travail sur le dossier littéraire de Waroc.
[14] Bernard Tanguy, « Cornou, une ancienne paroisse disparue », p. 576.
[15] Voir supra n. 4.
[16] Le fait que Languengar, malgré son peu d’importance, ait été autrefois paroisse mérite également d’être soulignée, d’autant que l’église paroissiale était placée sous le patronage de sainte Azénor, dont la destinée, très romanesque, renvoie notamment à celle de l’héroïne du Roman de Caradoc, Guignier. Or, comme le souligne Bernard Merdrignac, D’une Bretagne à l’autre…, p. 178, Guignier semble bien avoir été un « avatar » de saint Guigner : voir André-Yves Bourgès, « Azénor et Guignier : arrière-plans hagio-historiographiques du mythème de la femme au sein d'or en Bretagne », Hagio-historiographie médiévale (août 2021), en ligne https://www.academia.edu/51016546.
[17] Olivier-Louis Aubert, « La Vie Folklorique des Saints honorés en Bretagne, Bulletins et Mémoires de la Société d’émulation des Côtes-du-Nord, t. 78 (1947-1948), p. 108, évoque « les 777 saints de Pluvigner » ; mais aucun autre auteur n’a fait allusion à une telle tradition, apparemment inconnue sur place et qui doit résulter d’une extrapolation.
[18] La présence de ces reliques, distribuées dans quatre reliquaires (deux en forme de bras, deux en forme de jambe), est attestée par Cillart de Kerampoul aux années 1740 dans son Pouillé du diocèse de Vannes (manuscrit inédit) : voir André-Yves Bourgès, « Cillart de Kerampoul, un ‘’dénicheur de saints’’ », Variétés historiques (septembre 2021), en ligne https://www.academia.edu/53129509.
[19] Bernard Tanguy, « Cornou, une ancienne paroisse disparue », p. 575.
[20] Voir supra n. 6.
[21] Philippe Guigon, Les églises du haut Moyen Âge en Bretagne, t. 1, s.l. [1997], p. 18-25 (Les Dossiers du CE.R.A.A., suppl. T).
[22] Voir supra n. 16.
[23] Jean-Pierre Piriou, Une source historique méconnue : la tradition littéraire des Bretons d'Armorique, Noël-Yves Tonnerre (dir.), Chroniqueurs et historiens de la Bretagne : du Moyen Âge au milieu du XXe siècle, Rennes, 2001, p. 41.
[24] Cependant le nom d’un saint Gwyngar est entré en composition du toponyme Llannugar, autrefois dans la paroisse de St. David, Pembrokeshire : Arthur W. Wade-Evans, Parochiale Wallicanum, Stow-on-the-Wold, 1911, p. 8. Par ailleurs, la généalogie de Taliesin fait état d’un prince nommé Clydog ab Gwynnar.
[25] John Bale, Index Britanniae Scriptorum, Oxford, 1902, p. 32. Il s’agit du carnet de notes de Bale, destiné à nourrir ses travaux bibliographiques, notamment l’édition augmentée de son ouvrage intitulé Illustrium majoris Britanniae scriptorum, hoc est Angliae, Cambriae ac Scotiae summarium, paru à Bâle en 1557-1559.
[26] Les liens privilégiés qui unissaient les deux familles ont été mis en évidence par Nicholas Vincent, « The Borough of Chipping Sodbury and the Fat Men of France (1130-1270) », Transactions of the Bristol and Gloucestershire Archaeological Society, vol. 116 (1998), p. 141-159
[27] John T. Gilbert (ed.), Register of the abbey of St. Thomas, Dublin, Londres, 1889, N° CLX p. 137 (Ancelmo nepote comitis) et n° CCCXCIX p. 357 (Anselmo nepote comitis)
[28] Frank Barlow (ed.), English Episcopal Acta XII. Exeter, 1186-1257, Oxford, 1996, p. 179 et 186 ; Patent Rolls of The Reign of Henry III. AD 1225-1232, Londres, 1903, p. 241 et 244.
[29] Marjorie Chibnall (ed.), The Ecclesiastical History of Orderic Vitalis, vol. II, Oxford, 1969, p. 210.
[30] Kenneth Reginald Potter (ed. & trans.) [with new introduction and notes by R. H. C. Davies], Gesta Stephani, Oxford, 1976, p. 32.
[31] Voir supra n. 24.
il est à noter que la distance entre Langon et Pierric est d'à peine 10 km avec la chère (confluent de la Vilaine) comme lien.
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