Saint Balai/Valai et les relations entre les abbayes de Landévennec et de Saint-Jacut-de-l’île
Un des saints honorés au Moyen Âge à l'abbaye de Landévennec, comme en témoignent les vestiges du martyrologe du lieu compilé en 1293, n’a pas beaucoup retenu l’attention des hagiologues : il s'agit de saint Balai/Valai, titulaire localement d'une chapelle dite de Saint-Balay (Dom N. Mars en 1648), Saint-Vallée (fin XVIIe siècle) et Saint-Valé en
Saint Balai/Valai a parfois été (tardivement) identifié, mais sans aucun début de preuve, avec le sanctus Biabilius qui figure dans la charte 29 du cartulaire de Landévennec. Plus intéressant au point de vue hagio-historiographique, le culte de saint Balai/Valai à Landévennec et dans ses dépendances nous paraît constituer une nouvelle démonstration que les influences entre la vieille abbaye cornouaillaise et le monastère de Landoac [plus tard Saint-Jacut-de-l'île, dont l'actuelle commune de Saint-Jacut-de-la-mer a recueilli l'héritage] ne se sont pas exercées dans un seul sens, celui que les historiens ont longtemps privilégié, en affirmant par exemple que le dossier hagiographique des saints Jacut et Guézennec démarquait largement celui de saint Guénolé.
En l'occurrence, il semble que le culte de saint Balai/Valai a fort bien pu être acclimaté à Landévennec entre l'époque de compilation du cartulaire (milieu du XIe siècle) et celle de la compilation du martyrologe (fin du XIIIe siècle), sous l'influence de l'abbaye de Saint-Jacut-de-l'île : ce dernier monastère en effet était largement possessionné (comme il se voit dès 1163 par la bulle de confirmation donnée en sa faveur par Alexandre III) dans la région de Dinan-Ploubalay, et à Ploubalay même, dont le nom est formé avec celui de saint Balai, de même que le nom de Lanvallay à proximité, tandis qu'à Taden, on trouve le village de Saint-Valay.
(Les formes anciennes mentionnées ci-dessus sont tirées des travaux du RP Marc Simon OSB, et de MM. Bernard Tanguy et Albert Deshayes).
André-Yves Bourgès
il existe une fraire en Avessac (44) près de Redon, qui était sous le patronnage de Saint Balay. Plusieurs frairies des environs avaient des saints de l'abbaye de Saint Guénolé comme patron.....
RépondreSupprimercomme je l'ai dit dans le BM8, il existe aussi une solution locale : la forme vieux breton Sant Waloe évolue en Sant Wale, Sant Vale, avec un V de type léonard, comme Saint Vennec à Briec ; reste à examiner s'il s'agit bien d'avatars de WinWaloe : Winnoc a donné Landévennec, mais Waloe n'a pas eu cette chance... et le nom reste connu surtout à Montreuil-sur-Mer sous la forme Walloy, Wallois.
RépondreSupprimerLa solution locale cornouaillaise est une piste assurément intéressante ; mais elle ne rend pax compte des hagiotoponymes Ploubalay, Lanvallay et Saint-Valay à proximité de Dinan, dans la zone d'infleuence de l'abbaye de Saint-Jacut-de-l'île...
RépondreSupprimerAndré-Yves Bourgès
Certes non, et l'existence d'un Balae devenu Balay dans le pays de Dinan est très probable ; un personnage dont on ne sait quasiment rien aujourd'hui...
RépondreSupprimerBonjour André-Yves,
RépondreSupprimerJe suppose que tu connais bien cette référence bibliographique où Gwenaël Le Duc consacre un peu plus d'une page à Saint Balay, je la donne au cas où cela intéresserait d'autres lecteurs :
Gwenaël Le Duc, Les premiers temps de l'évêché de Quimper ?, in Britania Monastica, Vol III, 1994, pages 85-168 (Saint-Balay est page 141).
Merci Amaury.
RépondreSupprimeroui, bien sûr, je connais ce travail de mon regretté ami Gwenaël Le Duc, même si je n'en partage pas toutes les conclusions.