André-Yves Bourgès
"...Tout le Moyen Age admettait ainsi les rapports privilégiés que la religion avait tissés entre l'hagiographie et l'histoire. Si érudite et savante que fût l'histoire monastique, elle n'était en même temps qu'un 'sous-produit de la religion' " Bernard Guenée
"L’Histoire (du Moyen Âge) est un sport de combat, parce que l’Histoire, et au-delà les sciences humaines, est menacée par la posture utilitariste dominante dans notre société, pour laquelle seul ce qui est économiquement et immédiatement rentable est légitime : le reste n’est que gaspillage de temps et de deniers publics. Dans cette situation, l’Histoire médiévale est dans une situation paradoxale puisque s’ajoute à ce déficit général de légitimité des sciences humaines un détournement généralisé du Moyen Âge à des fins variées, jouant tantôt sur le caractère irrationnel et sauvage prêté à la période, tantôt sur la valeur particulière des « racines » médiévales. Le Moyen Âge devient ainsi un réservoir de formules qui servent à persuader nos contemporains d’agir de telle ou telle manière, mais n’ont rien à voir avec une connaissance effective de l’Histoire médiévale."
J. MORSEL, L'Histoire (du Moyen Âge) est un sport de combat... (ouvrage téléchargeable ici).13 octobre 2013
Bis in eodem anno
André-Yves Bourgès
Colloque Jean de Châtillon à Saint-Malo le 19 octobre 2013
Quimper, la grâce d'une cathédrale
Sous la
direction de Mgr Jean-Marie Le Vert, évêque de Quimper et Léon
Direction
scientifique et coordination : Philippe Bonnet, Yann Celton, Jean-Paul
Larvol, Jean Marc
Point de rassemblement de tous les Quimpérois, qu’ils soient croyants ou non,
la cathédrale Saint-Corentin, est un édifice chargé de symboles. Elle compte
parmi les monuments pionniers du règne du duc Jean V, au XVe siècle,
considéré comme l’âge d’or de la Bretagne. Le style gothique flamboyant
breton s’y révèle dans toute sa richesse à l’issue des restaurations
récentes. La cathédrale a ainsi retrouvé sa polychromie chatoyante –
des tons ocre et rouge qui lui donnent un charme si particulier –,
l’originalité de son splendide portail en pierres de deux couleurs et deux
textures, le leucogranite et le kersanton. L’éclat des lumières filtrées par
les vitraux, les peintures de Yan’ Dargent, la chaire et son intensité dorée,
les sculptures originales et les deux autels comme deux blocs d’or forment la
magie de ce lieu de foi et de recueillement.
Si la cathédrale accueille avec joie le touriste,
elle perpétue la tradition des cérémonies fastueuses comme le pardon de saint
Corentin, les ordinations spectaculaires, déployant alors ses trésors
d’orfèvrerie, ses vêtements liturgiques de toute beauté, sa musique grandiose
et la ferveur qui anime l’assemblée des fidèles sous le regard ébloui des
visiteurs.
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