La publication, plus de quarante
ans après sa soutenance, de la thèse de doctorat du regretté Hubert Guillotel[1]
est un événement d’importance tant sur le plan affectif que sur le plan
scientifique ; car, s’il s’agit d’abord d’un vibrant hommage à un
véritable Maître, prématurément disparu en 2004, dont nombre de chercheurs, en
Bretagne notamment, mais pas seulement, ont gardé le souvenir ému et admiratif,
comme le rappelle dans sa préface Mme Christine Plessix-Buisset[2],
l’entreprise, à bien des égards colossale et qui jusque-là avait découragé tous
les efforts, constitue désormais l’édition de référence des actes des deux
premiers siècles de pouvoir ducal en Bretagne et l’inscrit dans une perspective
dynamique qui permet de suivre l’évolution de la pensée du professeur Guillotel
au cours des années qui ont suivi la soutenance de sa thèse[3].
Cette dimension véritablement
‘historiographique’ est peut-être la plus intéressante de l’ouvrage en question et
elle est manifeste dès le premier acte publié, qui montre Juhel Bérenger tenant
sa cour à Lanmurmeler (Lanmeur, commune
du Finistère) et donnant à l’abbaye Saint-Sauveur de Redon l’île d’Enesmur (généralement identifiée avec
l’îlot côtier de l’Île-Grande, commune de Pleumeur-Bodou, Côtes d’Armor) ;
acte antidaté 804, c’est-à-dire plus de vingt-cinq ans avant la fondation de
l’abbaye et près d’un siècle et demi avant le floruit de Juhel Bérenger ; acte à tout le moins falsifié donc,
pour lequel les éditeurs ont fait le choix judicieux de donner les deux notices
que lui a consacrées H. Guillotel[4]
: la première est celle qui figure dans son manuscrit de 1973, la seconde date,
au témoignage de Ph. Guigon, des années 1985-1986[5].
Or, plusieurs indices laissent à penser qu’une troisième version était en germe
après les recherches effectuées par H. Guillotel sur les origines de l’évêché
de Tréguier dans le contexte de sa contribution aux Mélanges Léon Fleuriot[6]
: ainsi en est-il du regard qu’il posait alors sur le passage de la vita
de saint Cunwal où il est question d’une autre donation faite en Trégor par le
comte Juhel et qui, soulignait-il, « contribue à démêler dans la célèbre
donation de Lanmeur Mélar ce qui peut être retenu et ce qui doit être rejeté
comme une invention des moines de Redon »[7].
Malgré le respect que nous portons au Maître, nous verrons à la fin de cette
notule que la situation nous semble au contraire plus emmêlée encore.
Texte et contexte
Au-delà de son caractère
anecdotique, l’acte en question s’inscrit certainement, comme l’avait suggéré
H. Guillotel, dans le contexte du conflit entre l’abbaye de Redon et celle de
Quimperlé au sujet de la possession de Belle-Île-en-Mer : il s’agissait
pour Saint-Sauveur d’opposer à l’incontestable dimension maritime de la
puissance économique des moines de Sainte-Croix, dont témoignait notamment le
droit de bris exercé par ceux-ci à Belle-Île[8],
le catalogue de ses propres possessions insulaires assorti de droits
analogues ; mais le compte n’y était pas, d’autant que plusieurs des
revendications en question apparaissaient largement matière à discussion.
Cependant Sainte-Croix crut bon de répondre à Saint-Sauveur sur le même terrain
« miné », avec des arguments similaires et donc tout aussi
controuvés : H. Guillotel a ainsi montré que ce conflit, qui culmina dans
la seconde décennie du XIIe siècle et ne trouva de règlement définitif
qu’en 1172, fut sans doute à l’origine de la disparition des actes originaux
anciens dans les archives des deux monastères, les religieux craignant de
chaque côté que ces titres « ne fussent utilisés pour montrer le travail
de falsification »[9].
De toutes les pièces d’archives
des deux abbayes relatives à leurs établissements insulaires, la supposée
donation d’Enesmur est la seule qui concerne
la côte septentrionale de la Bretagne, et plus précisément, comme nous l’avons
souligné, la côte trégoroise, si du moins l’identification traditionnelle avec
l’Île-Grande est avérée : cette singularité signale particulièrement à
notre attention l’acte en question, lequel, en outre, est l’un des rares
attribués à Juhel Bérenger. Le fait que cette pièce ne soit pas authentique per se ne préjuge nullement de
l’authenticité de certains éléments de ses parties constitutives. En tout état
de cause, sa teneur fait écho à la revendication du bien concerné par les
moines de Redon, qui avaient obtenu la reconnaissance officielle de cette
possession, comme il se voit dans la bulle donnée en faveur de l’abbaye le 24
juin 1147[10] ;
mais avaient-ils effectivement reçu ce bien de Juhel Bérenger ?
« C’est possible », admettait prudemment H. Guillotel à l’occasion de
son second examen de l’acte, en précisant que « pourrait être sinon
authentique dans la forme du moins acceptable quant au fond le début jusqu’à la
proposition sicuti eam libere possidebat »[11].
Divina providencia
La suite du texte rapporte une
anecdote somme toute assez commune, destinée à illustrer comment la providence
divine pourvoit aux besoins des justes, surtout si ces derniers savent en
rendre la contrepartie aux hommes de Dieu :
Quadam vice, dum ex more supradictus comes cum obtimatibus tocius
Britanniae in plebe quę vocitatur Lanmurmeler curiam suam teneret, et de
communi utilitate sui regni cum ipsis tractaret, legati comitis Andegavorum,
viri illustrissimi a suo comite publica legacione transmissi, plurima donaria
secum deferentes, ad eum venerunt. In quorum adventu nobilissimus comes
plurimum gavisus, accuratissime illos recepit, et ad hospicium duci precepit.
Tristabatur tamen admodum quod in adventu tantorum virorum vinum non habebat,
quamquam medonem et cervisam habundantissime haberet, nec in tota terra
reperiri poterat. Quid faceret, quo se verteret, nesciebat. Tandem in se
reversus, ad salubre refugium confugit, nomen Salvatoris toto corde invocans,
ut sui misereretur oravit, et de suo illius locum honorare spopondit. Cumque
haec sepe et sepius repeteret, et nomen Salvatoris acclamaret, divina
Providencia nunciatum est sibi a quodam rustico, in portu illius supradicte
insule quoddam vas mire magnitudinis, vini meri plenum, esse inventum, quod
vulgo tonna noncupatur. Quod comes audiens, admodum gaudens, simulque Dei
clemenciam tacite considerans, equos sibi preparari jussit. Sed, priusquam
ascenderet, cujus esset illa insula [sicut
eam possidebat][12] ubi Dominus tantum beneficium sibi
prestiterat, requisivit. Cui dictum est a quodam suo dapifero quod sui juris
esset propria. At ille, cirotecam dextere manus extrahens, dedit illam insulam,
sicut eam possidebat, Sancto Salvatori suisque servientibus in perpetuum,
sicuti superius dictum est, coram multis nobilibus, et ipsius terrę
qui donum firmavit, et basilicam in ipsa
insula, sine alicujus viventis calumnia, fabricari jussit, et cimiterium ipse
baculo, faventibus clericis et laicis, mensuravit.
Faut-il vraiment parler de
« miracle vinaire », selon la gracieuse formule employée par Philippe
Guigon ?[13] Ici, en
effet, pas de transformation d’eau en vin, pas de remplissage surnaturel d’un
contenant, comme il se voit ailleurs dans la littérature hagiographique[14] :
tandis que Juhel Bérenger, tenant sa cour à Lanmeur comme on l’a dit et
contrarié de ne pouvoir offrir de vin aux émissaires que lui a adressés le
comte d’Anjou, prie d’abondance le Sauveur, voici qu’on lui annonce la
découverte au port d’Enesmur d’un
récipient empli de vin ; aussitôt, Juhel Bérenger ordonne de s’en saisir
et procède, en action de grâces, à la donation de l’île à l’abbaye
Saint-Sauveur de Redon. L’épisode, narré sur un ton particulièrement vif et
plaisant, rend un incontestable son de vraisemblance, renforcé par l’emploi,
qualifié « populaire » par l’écrivain, du mot « tonne » (vulgo tonna noncupatur), pour désigner
le contenant du vin, sinon même sa contenance[15],
et qui renvoie au fait que l’annonce de cette découverte au prince a été faite par
un « plouc » (nunciatum est sibi a quodam rustico)[16].
La présence à la cour de Juhel Bérenger d’envoyés du puissant voisin angevin
s’explique très facilement par les circonstances politiques de l’époque[17] ;
nous savons par ailleurs que les échouages de tonneaux de vin étaient fréquents
sur les côtes bretonnes, comme l’attestent notamment au Bas Moyen Âge les
comptes rendus au duc par ses receveurs qui en indiquent l’appropriation par le
prince au travers de l’exercice de son droit de bris[18].
De plus, au-delà de l’intérêt évident des moines de Redon à mettre en avant le patrocinium de leur abbaye, la dévotion
particulière de Juhel Bérenger à l’égard du Saint Sauveur ne peut être révoquée
en doute a priori, car elle se
retrouve à la même époque chez d’autres membres de la haute aristocratie, les
comtes de Flandre, par exemple, qui perpétuaient les modèles hagio-idéologiques
de la dynastie carolingienne[19] :
nous y revenons rapidement un peu plus bas et plus longuement dans un travail
en cours[20]. Enfin,
aucune des étapes de la donation dont il est question ne laisse à penser que
celle-ci, si elle était avérée, ait pu être entachée d’irrégularité, car elle
comprend : 1°) la vérification par
le prince auprès de son sénéchal de la possession régulière du lieu ; 2°) l’investiture
du donataire par le donateur, sa main droite dégantée ; 3°) les
instructions et, on le devine, les moyens matériels du prince pour la construction
d’une église, « sans que nul ne puisse s’y opposer » ; 4°) la délimitation,
au moyen d’un bâton, par le donateur, « avec l’approbation des membres du
clergé et des laïcs », de l’espace du cimetière, dont on connaît la double
nature, sacrée mais aussi immunitaire. Tout au plus l’historien pourrait-il se
plaindre que la mariée est finalement un peu trop belle !
Le lieu, la date et les témoins
La troisième et dernière partie
de l’acte fournit les indications de date de lieu et de temps, ainsi qu’une
liste de témoins :
Hoc factum est in plebe quę vocatur Lanmurmeler, coram multis
nobilibus, anno ab incarnacione Domini octingentesimo quarto. luna. xiiii. indictione. iii. epacte. xi. Cujus rei testes sunt ipse comes qui donum dedit ;
et episcopus prefatus, qui confirmavit, testis ; Menki, vicecomes,
testis ; Alfredus Bluch, testis ; Holedrus, testis ; Hili,
vicecomes, testis ; Herveus Crassa Vaca, testis ; et plures
alii ; Ritcandus, abbas, testis, qui donum accepit ; Liosoc,
monachus, testis ; Rainaldus Kendlama, monachus, testis ; et de
laicis : Stephanus, testis; Gurian, testis ; Willelmus, testis, et
alii complures.
La date de lieu indique l’endroit
où Juhel Bérenger est supposé avoir tenu sa cour, à savoir Lanmeur : la
leçon Lanmurmeler, faisant référence
au jeune prince martyr Mélar, honoré sur place, paraît avoir été assez
coutumière à Dol[21], qui
comptait cette paroisse au nombre de ses enclaves trégoroises. Conséquemment,
la même forme apparaît dans les actes pontificaux dont les auteurs ont ‘rescrit’
les documents qui leur avaient été communiqués par la chancellerie doloise :
c’est très probablement le cas, aux années 1154-1159, de la première
attestation de ce toponyme, dissimulé derrière la cacographie Murmiralio[22].
Ailleurs en Bretagne, et plus particulièrement dans les actes issus par des
laïcs[23],
mais là encore sans caractère systématique puisque sa plus ancienne attestation
en 1163 figure dans une bulle du pape Alexandre III en faveur de l’abbaye
Saint-Jacut[24], prédomine
la forme simple Lanmur, Lanmeur.
Concernant la date de temps,
outre le millésime précis, mais aberrant, de 804, figurent l’indiction et
l’épacte, ainsi que l’âge de la lune dont il est impossible de « vérifier
l’exactitude puisqu’aucune autre indication ne précise le mois et son
quantième »[25]. Personne,
semble-t-il, n’a fait remarquer jusqu’à maintenant que les mêmes données d’indiction
et d’épacte figurent avec un millésime tout aussi précis, mais tout aussi
incompatible, à savoir 1104, dans un autre acte redonais, dont l’authenticité
ne paraît pas devoir être remise en cause[26] :
une cacographie de scribe est naturellement envisageable[27] ;
mais l’hypothèse d’un malencontreux ‘copié/collé’ à l’occasion de travaux
parallèles de ‘forgerie’ est également possible. En fait, sur la période des Xe,
XIe et XIIe siècles, les indications en question ne concordent
que pour les seules années 1065 et 1140. Or la première de ces deux dates de
temps a pu être reprise de l’acte qui avait fourni au rédacteur de la supposée donation
les noms de plusieurs témoins employés dans cette pièce : en effet, comme
l’a fait remarquer H. Guillotel, le floruit
de certains d’entre eux tourne autour du deuxième quart du XIe
siècle[28].
C’est en particulier le cas en ce qui concerne Herveus Crassa Vacca, lequel figure en compagnie d’un certain
Audren (Aldroenus), qualifié filius Holedri dans un acte en faveur de
Saint-Georges de Rennes en 1040[29] ;
mais nous ne nous éloignons pas vraiment
de cette période avec une pièce de 1081-1084, qui traite des dispositions
ultimes et des derniers moments de Renaud fils de Kendalaman[30].
Si les deux personnages portant le titre vicomtal, Hili, mentionné es-qualité dans le nécrologe-obituaire de l’abbaye
de Landévennec[31], et Menki, ont, pour l’instant résisté aux
tentatives d’identification, il nous semble possible en revanche de rattacher
Alfred Bluch à la famille des Bloc
alias Blot, seigneurs de la Chapelle-Saint-Aubert et de Vendel, dont la
généalogie à l’époque concernée peut être partiellement reconstituée[32] :
alliés et peut-être apparentés aux seigneurs de Fougères, ils apparaissent
avant tout comme des bienfaiteurs de l’abbaye de Marmoutier, à laquelle ils ont
donné d’ailleurs deux membres importants de la communauté monastique[33].
Quelques éléments de formulaire
et de vocabulaire
Le juridisme de la supposée
donation d’Enesmur est illustré par
des formules assez générales (ad
utilitatem tam presentium quam posterorum, litteris mandare placuit, ut memoriter
possit teneri, sine alicujus viventis calumnia, nichil sibi nec alicui
mortalium reservans, de communi utilitate sui regni). Cependant, à l’instar
de celle qui se rapporte spécifiquement à l’abbaye (Sancto Salvatori suisque servientibus in perpetuum), ces formules paraissent
caractéristiques de l’ « écritoire » de Redon à la charnière des XIe-XIIe
siècles[34] :
elles ont d’ailleurs également été employées dans d’autres pièces forgées du
cartulaire[35]. La
formule coram multis nobilibus se
présente même comme un véritable cas d’école : sur les 65 occurrences
données par la base de données Chartae
Galliae, riche de quelques 40000 chartes, 53, soit plus de 80 %, figurent dans
les diplômes de Redon (46 authentiques et 7 forgés ou douteux). La désignation
des émissaires du comte d’Anjou (viri
illustrissimi a suo comite publica legacione transmissi) paraît quant à
elle démarquée d’un passage d’une lettre du pape Gélase à l’empereur Anastase (viri illustres atque eorum comites publica
legatione fungentes[36]).
Au point de vue littéraire, il
convient de relever la formule quid
faceret, quo se verteret, nesciebat : empruntée à son modèle[37]
par le « cicéronien » Jérôme[38],
elle figure dans l’introduction de la vita
Pauli, où elle sert à exprimer le désarroi d’un martyr, soumis à un type de
torture assez particulier[39].
Par la suite, cette formule a connu un grand succès au Moyen Âge, comme il se
voit chez de nombreux auteurs, de Grégoire de Tours à Syméon de Durham et
Guillaume de Malmesbury, en passant par l’hagiographe de Fintan et celui de
Baudri de Liège[40] ;
mais ce qui doit surtout retenir notre attention, car il s’agit d’un indice de
sa popularité en Bretagne au sein du milieu monastique, c’est qu’elle figure
dans la notice (vers 1112-1124) relatant la fondation de l'église de la Trinité
de Fougères, à laquelle justement assiste un moine de Redon, Hamelin[41].
Le passage qui nous décrit Juhel
Berenger en prière, et son attitude après avoir été exaucé, est lui aussi très
instructif, car il paraît s’inspirer de la pratique ; au surplus, comme
nous l’avons déjà indiqué, la prière du comte est explicitement adressée au Saint
Sauveur :
« Enfin, étant rentré en lui-même,
il eut recours à un refuge salutaire : invoquant de tout son coeur le nom
du Sauveur, il lui demanda de le prendre en pitié et promit qu’il ferait don de
ce lieu, qui était sien. Tandis qu'il répétait et répétait encore ces mots, en
louant le nom du Sauveur, un paysan vint lui annoncer que, grâce à la
providence divine, on avait trouvé, dans le port de l’île susdite, un récipient
de taille prodigieuse, une tonne comme on le dit populairement, rempli de vin
pur. Entendant cela, le comte se réjouit fort, en même temps qu’il considérait
silencieusement la bonté de Dieu ; puis il ordonna de préparer ses chevaux
».
« Etant rentré en
lui-même » (in se reversus) est
certainement un emprunt à Luc, XV, 17 : emprunt d’autant plus intéressant
que, combiné à l’image du « refuge salutaire » dont font également
usage les hagiographes[42],
il révèle dans ce portrait d’un laïc dressé par un moine, sans doute au
tournant des XIe-XIIe siècles, une incontestable intériorisation
de la prière qui constitue un nouvel indice du développement à cette époque de
la conscientia individuelle mis en
évidence par des chercheurs comme P. Henriet[43].
Cette impression est encore renforcée par le silence dont Juhel Bérenger
entoure ses considérations sur la bonté divine : la formule tacite considerans s’avère d’ailleurs
elle aussi appréciée des hagiographes[44] ;
mais cette conception assurément plus « spirituelle » de l’oraison ne
remet pas en cause l’habituelle pratique du don/contre-don qui est au cœur de
la demande d’intervention divine, même si cette pratique dépasse de beaucoup le
trivial « donnant-donnant » auquel on a voulu parfois le réduire[45].
Une information capitale
Au cœur de ce passage, figure en
outre un élément capital sur la supposée donation d’Enesmur : la désignation supradicte
insule renvoie incontestablement à l’île mentionnée dans la première partie
de l’acte. Conséquemment, quand Juhel Bérenger, dont on précise que ce lieu est
sien (de suo illius locum), promet
d’en faire la donation avant même
la découverte providentielle du tonneau de vin, cela sous-entend nécessairement
qu’il se trouve déjà sur place, ou du moins à proximité immédiate : il faut
donc en bonne méthode chercher Enesmur
non loin de Lanmeur ; mais il n’y a pas d’îles sur la côte dans ces parages.
Nous devons dès lors supposer que Juhel Bérenger ne tenait pas sa cour à
Lanmeur, mais plutôt à Pleumeur-Bodou, par exemple, si l’on retient l’hypothèse
très probable qu’Enesmur soit à
identifier avec l’Île-Grande. Notons au passage que le nom de Pleumeur et celui
de Lanmeur ont pu être confondus facilement par l’auteur de la forgerie ;
mais si la confusion existe, elle a été faite sciemment, car il n’est pas question
ici d’un quelconque lanmeur, lanveur, comme il en existe plus d’une
vingtaine en Bretagne, principalement dans le Finistère[46],
mais bien de « Lanmeur Mélar ». Pourquoi l’emploi de ce toponyme ?
Sans doute parce qu'à l'époque de la forgerie, au tournant des XIe-XIIe
siècles, le lieu bénéficiait d’une renommée à laquelle avaient grandement
participé la (re)construction du martyrium
et la mise par écrit de la légende hagiographique de Mélar[47].
Peut-être était-ce aussi l’occasion pour le comte Eudon et ses descendants,
dont l’autorité s’exerçait incontestablement à cette époque en Trégor[48],
de revendiquer un ancien lieu de pouvoir de leurs ancêtres, les comtes de
Rennes, et d’essayer de capter l’héritage symbolique des fabuleux princes de la
Domnonée, dont la basilique martyriale de Lanmeur pouvait être considérée comme
le mausolée[49]. A
propos d’Eudon, il convient également de signaler qu’il avait obtenu contre son
neveu Conan, au milieu du XIe siècle, le soutien du comte d’Anjou,
Geoffroy Martel[50],
situation dont la nomination du chapelain de ce dernier, Martin, à l’évêché de
Tréguier pourrait constituer l’illustration la plus éclatante[51] ;
à noter enfin que cette alliance s’est prolongée entre les enfants des deux
princes[52].
Cependant l’hypothèse qui fait
l’économie de la présence de Juhel Bérenger à Lanmeur ne résout pas tous les
problèmes posés par la supposée donation à Redon de l’île d’Enesmur, car si l’identification de
celle-ci à l’Île-Grande est, comme nous l’avons indiquée, très vraisemblable,
elle n’est pas absolument avérée et, là encore, il est donc nécessaire de
s’interroger sur les autres lieux désignés par un nom similaire. Cet examen
sera vite fait car, à l’exception du rocher d’Enes Veur, au large de Plouescat, et de la commune de Lillemer –
dont les formes anciennes du nom (Lellermuer
insulam en 1104, Islemoc en 1181,
Islemou en 1182, insula que dicitur Lillemuer en 1184, Insula Muer au XIIIe siècle et Insula Meur au XIVe siècle)[53],
si elles décrivent bien la topographie locale de ce « Mont Dol en
miniature » évoqué cum grano salis
par le regretté Marc Deceneux, ne permettent pas en revanche de se prononcer
sur l'hypothèse qui consiste à reconnaître l'adjectif breton meur, dans le second terme entrant dans
sa composition – nous n’avons repéré
qu’un seul toponyme qui pourrait convenir. Cependant, comme à Lillemer, le site
concerné est terrestre, ce qui ne convient pas à l’échouage du tonneau de vin ;
mais il se trouve seulement à quatre kilomètres de la côte, sur le territoire
de la commune de Penvénan, ancienne paroisse dont on a vu que les origines
remontent, selon l’hagiographe de Cunwal, à une donation effectuée au profit du
saint par le comte Juhel. Le toponyme en question se présente sous la forme Lislegrant en 1426[54],
qui paraît être sa plus ancienne attestation ; on trouve Lislemeur tout au long des XVIe-XVIIIe
siècles, forme dont découlent celles du cadastre de 1834 (L’Isle Meur) et de la carte d’État-Major au début du XXe
siècle (L’Île Meur), tandis que l’actuelle
carte IGN porte Enez Veur.
Une telle coïncidence nous paraît
de nature à envisager l’hypothèse d’une confusion généralisée, liée à une série
de « téléscopages » chronologiques, dont la supposée donation de
Penvenan pourrait bien constituer une ultime étape. Comme nous l’avons souligné
naguère, la structure de l’ouvrage présenté comme la vita de Cunwal se révèle en effet plus complexe qu’il n’y paraît à
première lecture et sa critique textuelle suggère qu’un recueil de miracula du saint, composé à Tréguier
peu de temps après l’érection du siège épiscopal, a pu faire l’objet d’un
remaniement tardif[55].
En tout état de cause, le passage qui met en scène le comte Juhel semble avant
tout destiné à rendre compte du démembrement de la paroisse de Plougrescant,
démembrement qui a donné naissance à celle de Penvénan[56] ; et
son côté « confus », comme l’a qualifié H. Guillotel[57],
s’éclaire si l’on admet qu’il s’agissait de rendre compte également de l’appartenance de l’église du lieu à une
communauté monastique, en l’occurrence l’abbaye Saint-Jacut. Une telle
démonstration, appuyée par le récit d’une donation comtale qui figurait déjà
dans la tradition trégoroise, à Pleumeur-Bodou sans doute, peut-être à Lanmeur
où cette abbaye était possessionnée, se comprend fort bien dans le contexte un
peu houleux de la restauration de l’autorité épiscopale sur les églises
paroissiales détenues par les abbayes dans les différents diocèses bretons[58] : en
effet, si d’après une confirmation donnée par le pape Alexandre III, l’église
de Penvénan faisait partie des biens trégorois de l’abbaye Saint-Jacut dès 1163[59], il
semble bien que la régularité de cette possession fut par la suite contestée.
En 1188, une nouvelle bulle papale fait explicitement mention d’un accord passé
au sujet de l’église de Penvénan entre l’abbé de Saint-Jacut et l’évêque de
Tréguier[60] : le
prélat l’aurait alors donnée aux moines[61] ;
mais finalement, l’église de Penvénan et les dîmes de Plougrescant devaient
être réunies à la mense épiscopale, peut-être en 1222, au plus tard en 1228[62].
« C’est avec beaucoup
d’hésitation que nous nous sommes résolu à utiliser ce passage de la vie de
saint Cunwal pour inférer l’existence d’une donation faite par le comte Juhel
Bérenger », écrivait H. Guillotel au moment de reprendre l’examen de la
supposée donation d’Enesmur[63] :
nous aurions été heureux et honoré de tenter de le faire éventuellement revenir
à sa réticence initiale ; mais la disparition prématurée de ce grand
érudit ne nous en a pas laissé la possibilité.
André-Yves Bourgès
[1] H. Guillotel, Actes des ducs de Bretagne (944-1148), édités par Ph. Charon, Ph.
Guigon, C. Henry, M. Jones, K. Keats-Rohan et J.-Cl. Meuret, avec une préface
de Ch. Plessix-Buisset, PUR-SHAB, Rennes, 2014 (coll. Sources médiévales de
l’histoire de Bretagne), 608 p.
[2] Ibidem,
p. 7-8.
[3] Ibid.,
p. 16-17 (sous la plume de C. Henry).
[4] Ibid.,
p. 147-150 (et voir également la première page du cahier de document inséré
entre les pages 144 et 145).
[5] Ph. Guigon, « La donation d’Enesmur à l'abbaye Saint-Sauveur de
Redon », J. Quaghebeur et S.Soleil (dir.), Le pouvoir et la foi au Moyen Age, en Bretagne et dans l'Europe de
l'Ouest. Mélanges en mémoire du professeur Hubert, Rennes, 2010 (= Britannia monastica, 13-14), p. 225.
[6] H. Guillotel, « Le dossier
hagiographique de l’érection du siège de Tréguier », Bretagne et pays celtiques. Langues, histoire, civilisation. Mélanges
offerts à la mémoire de Léon Fleuriot 1923-1987, Saint-Brieuc-Rennes, 1992,
p. 213-226.
[8] Droit confirmé par la duchesse Constance à
la fin du XIIe siècle : J. Everard & M. Jones (éd.), The Charters of Duchess Constance of
Brittany and her family, 1171-1221, Woodbridge, 1999, p. 58.
[9] Actes
des ducs…, p. 137.
[10] J. Ramackers, Papsturkunden in Frankreich, 5, Göttingen, 1956 (Abhandlungen der Akademie der Wissenschaften
in Göttingen. Philologisch-historische Klasse. Dritte Folge, 35), p.
358 : le nom Enesmur figure sans
désignation particulière.
[11] Actes
des ducs…, p. 149. Voici le passage concerné : Ad utilitatem tam presentium quam posterorum, litteris mandare placuit,
ut memoriter possit teneri, qualiter Juhel Berenger, consul, nutu Dei a quo
cuncta bona procedunt correptus, pro salute animę suae suorumque filiorum necnon
ut sibi cuncta prospere succederent, tradidit Sancto Salvatori suisque monachis
in perpetuum insulam quandam parvam in Brintanniam, quae nuncupatur Enesmur,
liberam et sine alicujus viventis calumnia, nichil sibi nec alicui mortalium
reservans, sicuti ipse eam libere possidebat.
[12] Les mots entre crochets ont été poncés sur
le manuscrit. La restitution proposée, à partir de notre propre lecture du fac-simile
publié en 1998 à Rennes (f. 148v), est donc de notre entière responsabilité :
elle préconise que le copiste avait alors sauté plusieurs lignes du texte,
jusqu’à dedit illam insulam ;
mais il s’est presqu’aussitôt rendu compte de sa méprise.
[13] Ph. Guigon, « La donation d’Enesmur… », p. 227.
[14] Voir les exemples donnés dans l’article de
P. Tomea, « Il vino nell’agiografia: elementi topici e aspetti
sociali », G. Archetti [éd.], La
civiltà del vino. Fonti, temi e produzioni vitivinicole dal Medioevo al
Novecento (Atti del convegno, Monticelli Brusati - Antica Fratta, 5-6 ottobre
2001), Brescia, 2003, p. 341-364 [En ligne] http://fermi.univr.it/rm/biblioteca/volumi/archetti/Tomea.zip.
[15] Ph. Guigon, « La donation d’Enesmur… », p. 228.
[16] Ce qualificatif de « populaire »
appliqué au mot tonna, tunna est fréquent en hagiographie et se
retrouve notamment dans la vita Agerici,
la vita
Sadelbergae et la vita Sori.
L’hagiographe de Cybard ou celui de Philibert, qui emploient également ce
terme, n’ont pas les mêmes préventions à son égard et ne signalent pas son
appartenance au vocabulaire du peuple.
[17] Actes
des ducs…, p. 149.
[18] A. de la Borderie, Nouveau recueil d'actes inédits des ducs et princes de Bretagne (XIIIe
et XIVe siècles), Rennes, 1902, p. 82, 95, 100, où il est
explicitement question de pec(z)ey.
[19] Ch. Mériaux, Gallia irradiata. Saints et sanctuaires dans le nord de la Gaule du
haut Moyen Âge, Stuttgart, 2006 (Beiträge zur Hagiographie, 4), p. 147.
[20] « Origines et développement du patrocinium du Sauveur dans la Bretagne
médiévale ».
[21] Ph. Guigon, « Les fouilles d’avril 1985
à Lanmeur », Landévennec et le
monachisme breton dans le Haut-Moyen Âge. Actes du colloque du XVe centenaire
de l’abbaye de Landévennec 25-26-27 avril 1985, Landévennec, 1986, p. 239.
[22] B.-A. Pocquet du Haut-Jussé, « "Murmiralio"
et Lanmeur-Mélar », Mémoires de la
Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, 8/2 (1927), p. 217-220.
[23] Ph. Guigon, Les églises du Haut Moyen Âge en Bretagne, 2, Saint-Malo, 1998, p.
120.
[24] J. Geslin de Bourgogne et A. de Barthélemy, Anciens évêchés de Bretagne, 4,
Saint-Brieuc-Paris, 1864, p. 278.
[25] Actes
des ducs…, p. 147.
[26] Cartulaire de l’abbaye de Redon
(fac-simile), f. 144v : Anno ab
incarnatione Domini .m.c.iiii.
mense julio .xvi. kal. augusti.
luna .ix. feria .v. epacta .xi. indicione .iii.
Papa Paschasio. Philippo Francorum rege. Alano et Mathia comitibus Britannię.
[27] « Est-ce le quantième de l’année qui
est faux, est-ce l’indiction ? », s’interroge l’abbé G. Allard, L’ancien port de Prigny et le grand prieuré
des Moutiers (dépendance du Ronceray), Angers, 1893, p. 93, avant de
conclure qu’il faut « probablement… retenir l’année 1104 ; un
copiste a pu changer XII [qui est le chiffre de l’indiction de l’année en
question] en III ».
[28] Actes
des ducs…, p. 148.
[29] P. de La Bigne-Villeneuve [éd.], Cartulaire de l'abbaye de Saint Georges de
Rennes, Rennes, 1876, p. 119.
[30] A. de Courson, Cartulaire de l’abbaye de Redon en Bretagne, Paris, 1863, n° 295. Voir
également, p. 427, la notice d’Almodus (1062-1074) dans la chronique des abbés.
[31] Ms Paris, BnF, 22337, f. 57v.
[32] M. Brand’honneur, Manoirs et châteaux dans le comté de Rennes. Habitat à motte et société
chevaleresque (XIe au XIIIe siècles), Rennes, 2001,
p. 270.
[33] Ces deux religieux portaient le même nom de
Gingomar : le premier est à l’origine de la fondation du prieuré de
Carbay, situé dans le Maine, juste sur la frontière du duché de Bretagne ; le second est devenu abbé de St-Fuscien, en
Picardie.
[34] A. de
Courson, Cartulaire de l’abbaye de Redon…,
n° 290, 313, 314, 338, 339, 340, 352,364, 368, 371.
[35] Ibidem,
n° 296, 341, 370, 373.
[36] Patrologia
latina, 59, col. 41.
[37] M.T. Cicero, Actionis in Verrem Secundae, Lib. 2, cap. 30, § 74 : Quid
ageret, quo se verteret nesciebat.
[38] Voir dans la lettre de Jérôme à
Eustochium le récit de la vision onirique de sa comparution devant le tribunal
divin : « On me demanda ma condition : je répondis être chrétien ;
alors celui qui présidait me dit : “Tu mens, c’est cicéronien que tu es, non
pas chrétien : où est ton trésor, là est ton coeur” » (Interrogatus condicionem, Christianum me
esse respondi. Et ille qui residebat : « Mentiris », ait, « Ciceronianus
es, non Christianus : ubi thesaurus tuus, ibi et cor tuum).
[39] Le texte mérite d’être cité dans son
intégralité, car il témoigne de l’absence de pudibonderie chez Jérôme : Alium juvenili aetate florentem in
amoenissimos hortulos praecepit abduci, ibique inter candentia lilia et
rubentes rosas, cum leni murmure aquarum juxta serperet rivus, et molli sibilo
arborum folia ventus præstringeret, superexstructum plumis lectum resupinari
jussit ; et, ne se inde posset excutere, blandis sertorum nexibus
irretitum relinqui. Quo cum, recedentibus cunctis, meretrix speciosa venisset,
coepit delicatis stringere colla complexibus ; et (quod dictu quoque
scelus est) manibus attrectare virilia ut, corpore in libidinem concitato, se
victrix impudica superjaceret. Quid ageret Miles Christi, et quo se conserret,
nesciebat. Quem tormenta non vicerant, superabat abominata voluptas. Tandem
caelitus inspiratus, praecisam morsu linguam in osculantis se faciem expuit ;
ac sic libidinis sensum succedens doloris magnitudo superavit (Acta Sanctorum Julii, 6, Anvers, 1729, p. 544).
[40] Dom P. Antin, « Notes sur le style de saint
Grégoire de Tours et ses emprunts (?) à Philostrate », Latomus, 22/2 (1963), p. 277 ; Doms L. D’Achéry et J. Mabillon (éd.), « Vita sancti Findani », Acta Sanctorum Ordinis Sancti Benedicti,
4, 1, Paris, 1677, p. 379 ; G.H.
Pertz (éd.), « Vita Balderici
episcopi Leodiensis auctore monacho s. Jacobi Leodiensis », Monumenta Germaniae Historica. Scriptores,
4, Berlin, 1841, p. 733 ; Symeonis
Dunelmensis Opera et Collectanea, 1, Durham, 1868, p. 200 ; T. Duffus
Hardy (éd.), Willelmi Malmesbiriensis
monachi Gesta regum Anglorum atque
historia novella, 1, Londres, 1840, p. 332.
[41] F. Mazel et A. Le Huërou, « Actes de
l’abbaye de Marmoutier concernant le prieuré de la Trinité de Fougères, XIe-XIIe
siècles : édition et traduction », Annales
de Bretagne et des Pays de l’Ouest, 113/3 (2006), p. 161-165.
[42] Salubre
refugium figure par exemple dans la lettre apocryphe de Cyrille à Augustin
sur les miracles de Jérôme, mais également dans la vita de saint Kentigern.
[43] P. Henriet, La parole et la prière au Moyen Âge, 2000, p. 14 et passim.
[44] Elle est notamment utilisée par Goscelin (vita de Wihtburge) et par Giraud de
Cambrie (vita d’Ethelbert).
[45] Ce constat avait été fait un peu hâtivement
sur la base d’exempla, parfois empreints
de facétie lorsqu’il s’agit pour le demandeur de solliciter l’intercession d’un
saint. Une correction s’avérait donc nécessaire ; pour autant, il nous
semble qu’il existait peut-être une certaine distance mentale entre la pratique
dont il est question et l’opération de « spiritualisation des biens offerts qui
les transmutent en réalités spirituelles plus utiles que les biens
matériels » dont parle J. Baschet, La
civilisation féodale, de l’an mil à la colonisation de l’Amérique, Paris, 3e
édition, 2006.
[46] Cléder, Clohars-Fouesnant, Combrit,
Fouesnant, Guissény, Lanhouarneau, Lannilis, Loperhet, Plouénan,
Plounéour-Trez, Plounéventer, Riec-sur-Belon, Rosporden, Saint-Ségal, Scaër,
Tréflaouenan (Finistère) ; Plougonver, Pluzunet et Pommerit-le-Vicomte
(Côtes-d’Armor) ; Languidic et
Ploemeur (Morbihan).
[47] Voir par exemple A.-Y. Bourgès, Le dossier hagiographique de saint Melar.
Textes, traduction, commentaires, Landévennec-Lanmeur, 1997 (= Britannia monastica, 5), p. 187-198.
[48] C’est le cas notamment à Plestin : voir
Dom H. Morice, Mémoires pour servir de
preuves à l'Histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, 1, Paris, 1742,
col. 460.
[49] Ph. Guigon, « Les fouilles d’avril 1985 à
Lanmeur », p. 241.
[50] J.-P. Brunterc’h, « Geoffroy Martel,
Conan II et les comtes bretons Eudes et Hoël de 1055 à 1060 », C. Laurent,
B. Merdrignac et D. Pichot (éd.), Mondes
de l'Ouest et villes du monde. Regards sur les sociétés médiévales. Mélanges en
l'honneur d'André Chédeville, Rennes, 1998, p. 311-324.
[51] H. Guillotel, « Le dossier
hagiographique… », p. 215-217.
[52] J.-P. Brunterc’h, « Geoffroy Martel,
Conan II… », C. Laurent, B. Merdrignac et D. Pichot (éd.), p. 313.
[53] E. Vallerie, Traité de toponymie historique de la Bretagne. Corpus, Le
Relecq-Kerhuon, 1995, p. 102.
[54] Information communiquée par Hervé Torchet
que nous remercions bien vivement.
[55] A.-Y. Bourgès, « La production hagiographique du scriptorium de Tréguier au XIe siècle. Des miracula de saint Cunwal aux vitae des saints Tugdual, Maudez et
Efflam », Britannia monastica,
9 (2005), p. 58-62.
[56] A. Certenais, B. Merdrignac, H. ar Bihan, La vie de saint Cunual. Buhez Konwal, Ploemeur, 1999, p. 24.
[57] Actes
des ducs…, p. 151.
[58] G. Devailly, Histoire religieuse de la
Bretagne, Chambray, 1980, p. 61-62 ; A. Chédeville et N.-Y. Tonnerre, La Bretagne féodale (XIe-XIIIe
siècle), s.l. [Rennes], 1987, p.
251-253.
[59] J. Geslin de Bourgogne et A. de Barthélemy, Anciens évêchés…, p. 278.
[60] Ibidem,
p. 281.
[61] Ibid., p. 280.
[62] R. Couffon, « Un catalogue des évêques
de Tréguier rédigé au XVe siècle », Mémoires de la société d’émulation des Côtes du Nord, 61 (1929), p.
48, n. 25.
[63] Actes
des ducs…, p. 151.
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