"L’Histoire (du Moyen Âge) est un sport de combat, parce que l’Histoire, et au-delà les sciences humaines, est menacée par la posture utilitariste dominante dans notre société, pour laquelle seul ce qui est économiquement et immédiatement rentable est légitime : le reste n’est que gaspillage de temps et de deniers publics. Dans cette situation, l’Histoire médiévale est dans une situation paradoxale puisque s’ajoute à ce déficit général de légitimité des sciences humaines un détournement généralisé du Moyen Âge à des fins variées, jouant tantôt sur le caractère irrationnel et sauvage prêté à la période, tantôt sur la valeur particulière des « racines » médiévales. Le Moyen Âge devient ainsi un réservoir de formules qui servent à persuader nos contemporains d’agir de telle ou telle manière, mais n’ont rien à voir avec une connaissance effective de l’Histoire médiévale." J. MORSEL, L'Histoire (du Moyen Âge) est un sport de combat...

02 février 2015

Disparition de Bernard Tanguy (1940-2015)

 Colloque CIRDoMoC 2006      


 
La Camarde aura à peine pris le temps de souffler avant de reprendre sa sinistre besogne qui consiste apparemment à éclaircir les rangs des médiévistes bretons : à peine plus d’un an après la disparition de Bernard Merdrignac, deux ans après celle de Jean-Christophe Cassard, la voilà qui emporte Bernard Tanguy, dont la carrière de chercheur était loin d’être achevée.

Là encore, c’est à Landévennec au colloque organisé en 1985  pour le 15e centenaire de l’abbaye que j’ai fait la connaissance de visu et de auditu de Bernard Tanguy ; mais, comme en ce qui concernait Hubert Guillotel, nos relations épistolaires dataient déjà de quelques années, autour de certains sujets hagio-historiographiques pour lesquels ces deux maîtres m’avaient apporté l’éclairage de leurs compétences respectives et la chaleur de leurs encouragements. Car ce qui m’apparait le point commun de tous nos chers disparus - Hubert, les deux Bernard, Jean-Christophe, sans oublier Gwenaël Le Duc et Louis Lemoine - c’est avant toute chose, au-delà de leur immense érudition, ce bonheur à en partager les fruits avec ceux qui les sollicitaient, chercheurs chevronnés, étudiants motivés ou simples amateurs : partage véritable, sans jamais la moindre condescendance, mais au contraire une incroyable modestie et une formidable bienveillance.

Bernard Tanguy travaillait récemment à finaliser son Dictionnaire des saints bretons : gageons que leur cohorte sera nombreuse pour accompagner notre ami à sa dernière demeure.

André-Yves Bourgès

1 commentaire:

Jean Luc Deuffic a dit…

Merci André-Yves de nous rappeler la valeur de ces grands chercheurs qui nous ont tant laissé et que l'Ankou a fauchés bien trop tôt : ils avaient tant à dire encore.
Ce matin j'ai inscrit avec beaucoup de tristesse une nouvelle croix (la 9eme) dans la liste des "auteurs" des Actes du Colloque du 15e centenaire de l'abbaye de Landévennec, de 1985 ...
jean luc deuffic

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