"L’Histoire (du Moyen Âge) est un sport de combat, parce que l’Histoire, et au-delà les sciences humaines, est menacée par la posture utilitariste dominante dans notre société, pour laquelle seul ce qui est économiquement et immédiatement rentable est légitime : le reste n’est que gaspillage de temps et de deniers publics. Dans cette situation, l’Histoire médiévale est dans une situation paradoxale puisque s’ajoute à ce déficit général de légitimité des sciences humaines un détournement généralisé du Moyen Âge à des fins variées, jouant tantôt sur le caractère irrationnel et sauvage prêté à la période, tantôt sur la valeur particulière des « racines » médiévales. Le Moyen Âge devient ainsi un réservoir de formules qui servent à persuader nos contemporains d’agir de telle ou telle manière, mais n’ont rien à voir avec une connaissance effective de l’Histoire médiévale." J. MORSEL, L'Histoire (du Moyen Âge) est un sport de combat...

20 juin 2015

Dans les prisons de Nantes (sur un air connu) : l’arrière-plan de la fuite de Colomban, de Nantes à la cour de Clotaire



A l’instar d’évasions véritables, en particulier celle du cardinal de Retz, dont le récit par ce dernier[1] pourrait bien avoir emprunté son architecture et son rythme à un épisode assez similaire de la vie de Benvenuto Cellini[2], la fuite largement fantasmée de Colomban inaugure une sorte de tradition nantaise de l’échappée belle, qui contraste avec l’image d’enfermement suggérée par les épaisses murailles du château du Bouffay (disparues) et de celui des ducs, où avait été détenu Retz : Nantes fut en effet, à plusieurs reprises au cours de son histoire, une sorte de ‘cité geôlière’, notamment à l’époque tragique de la Terreur ; mais, son estuaire s’ouvrant sur les vastes horizons océaniques, c’est un air de liberté imprégné de légèreté ligérienne qu’on y respire malgré tout, même si nombreux furent ceux dont le passage en ces lieux ne constitua jamais qu’une étape vers des prisons plus lointaines. Avec celui d’Attale, dont les circonstances de la libération ont été rapportées par Grégoire de Tours[3], le dossier relatif à la fuite de Colomban s’avère assez bien documenté et permet de proposer une reconstitution des événements intervenus lors de l’exil forcé du saint à Nantes, vers 610-611 ; toutefois, pour bien en comprendre les tenants et les aboutissants, s’impose un petit rappel des événements antérieurs à cet épisode nantais, tels qu’ils nous ont été transmis par Jonas de Bobbio[4].


A cette époque, Colomban s’était attiré les foudres des souverains austrasiens, au premier chef de Brunehaut qui, apparemment, gardait la haute main sur les affaires du royaume, en principe gouverné par Thierry, l’un des petits-fils de la vieille reine[5]. Ce conflit ouvert avait déjà précédemment abouti à des mesures coercitives à l’encontre de Colomban et de ses moines[6] ;  à la suite d’un épisode paroxystique, la colère royale avait enflé et le saint avait été de nouveau condamné à l’exil, sous une forme aggravée, puisqu’il ne s’agissait plus cette fois d’être assigné à résidence à Besançon[7], mais, conduit jusqu’à Nantes[8] pour être renvoyé en Irlande[9]. Au demeurant, l’attitude du fondateur de Luxeuil, si on accepte de la regarder d’un point de vue politique, justifiait amplement la rigueur de cette peine : non content en effet d’avoir précédemment refusé de reconnaître la légitimité dynastique des héritiers de Thierry, nés hors mariage[10], il prophétisait désormais la fin de cette lignée[11]. Nantes, que sa situation au fond de l’estuaire de la Loire désignait à l’époque comme un important point d’entrée et de sortie du territoire contrôlé par les monarques austrasiens, devait permettre de procéder d’autant plus facilement à l’exécution de cette mesure de reconduite à la frontière que son port, dans le cadre d’échanges commerciaux constants, recevait de nombreux bateaux irlandais ; et il est d’ailleurs vraisemblable que Colomban avait jadis abordé le continent dans ces parages[12]. Ainsi, la mission dont Thierry avait chargé ses satellites était-elle, après avoir escorté l’exilé pendant son long voyage jusqu’à Nantes[13], de remettre le saint aux mains des autorités locales, à qui il incomberait de le faire embarquer sur un de ces navires. 


Vers 610, Nantes n’est plus ce chef-lieu de cité un peu étriqué, qui avait été assiégé par le barbare Chilon sous le règne de Clovis[14] et dont la communauté chrétienne locale, déjà ancienne mais encore modeste, accueillit jadis saint Béat[15] : sous la houlette de puissants prélats issus de deux grandes familles sénatoriales apparentées, les Eumelii et les Nonnechii, détentrices de l’évêché de toute ancienneté, Nantes, transformé par de grands travaux hydrauliques sur lesquels nous ne disposons malheureusement que du témoignage dithyrambique mais difficile à interpréter de Venance Fortunat[16], avait acquis au cours du VIe siècle, et plus particulièrement du temps de l’épiscopat de Félix (549-582), la notoriété d’une « nouvelle Rome » (cujus in ingenium hic nova Roma venit)[17], écho de la dédicace de l’église de la cité aux apôtres Pierre et Paul, célébrée par le poète[18]. Colomban à son arrivée fut apparemment remis à la garde de l’évêque du lieu, un certain Sophrone (Soffronius), ou sans doute plutôt Euphrone[19], qui ne lui témoigna aucune sollicitude[20], s’efforçant avant tout, avec l’appui du comte Theudoald (Theudoaldus), de trouver le plus rapidement possible pour cet hôte encombrant un embarquement vers l’Irlande, conformément aux ordres donnés par le roi[21] ; dans l’intervalle, le saint et ses compagnons,  hébergés dans un endroit désigné par son hagiographe sous le nom de cella, où ils étaient dépourvus de tout, furent secourus par deux femmes de l’aristocratie locale, Procule (Procula) et Dode (Doda), qui leur firent porter quelques 800 boisseaux de denrées alimentaires diverses (froment, malt, vin, etc.)[22]


En tout état de cause, la situation de Colomban ne fait pas penser à celle d’un véritable prisonnier, mais plutôt à celle d’une personne assignée à résidence ; d’ailleurs, nulle part son hagiographe ne mentionne la présence physique de gardiens. Au moment où un messager vient lui annoncer que le bateau, qui doit le ramener dans son pays contre son gré, est prêt, le saint précise, dans la lettre qu’il est en train d’écrire à ses moines de Luxeuil : « mais si je fuis, aucun garde ne me l’interdira » (sed si fugero, nullus vetat custos) ; il va jusqu’à supputer, sans doute au sujet de l’évêque et du comte : « Il semble vraiment qu'ils préfèrent que je fuie » (nam hoc videntur velle, ut ego fugiam). Drôle de captif, drôles de geôliers ! Son hagiographe rapporte qu’au moment d’embarquer sur le navire à destination de son île natale, le saint avait ordonné d’y faire monter ses compagnons et charger tous leurs biens. Pour sa part, il descendrait l’estuaire dans une barque et rejoindrait le bateau en mer ; mais, repoussé par le mascaret, ce dernier était venu se poser sur un banc littoral où il resta échoué pendant trois jours, avant que le capitaine ne décide de débarquer tout ce qui à bord appartenait à Colomban et à ses compagnons : ainsi partiellement délesté, sans doute des lourdes provisions données par Procule et Dode, le bateau put alors reprendre la mer, mais sans celui dont il devait assurer le passage en Irlande. Ce phénomène fut interprété comme la manifestation « que ce n’était pas la volonté de Dieu que Colomban revînt jamais en son pays. Il retourna donc au logement qu’il occupait auparavant. Personne, à présent, ne l’empêchait d’aller où il voulait. Bien plutôt, chacun faisait son possible pour honorer l’homme de Dieu et le soutenir financièrement »[23]. Peu de temps après, ce dernier quitta Nantes pour se rendre auprès de Clotaire, le roi des Francs de Neustrie[24].


Résumons, en les caractérisant, les principales étapes du séjour nantais de Colomban. Tout d’abord, il est assigné à résidence, avec ses compagnons, dans une cella – sans doute la partie de la domus ecclesiae dont la vocation est d’accueillir les hôtes de passage les plus modestes, ou les plus impécunieux[25] – sans recevoir cependant la moindre marque d’attention de la part du prélat ; malgré leur dénuement, le saint fait alors remettre à un pauvre ce qu’il leur reste de farine[26]. Alors que la petite communauté jeûne depuis trois jours, deux nobiles dominae, Procule et Dode, font porter aux moines du froment, du malt, du vin et des aliments divers en quantité, bien plus qu’il n’en faut pour assurer temporairement leur subsistance, et l’on peut supposer qu’il s’agissait là de marchandises à usage commercial dont ils étaient censé tirer quelque profit à leur arrivée ; l’hagiographe fait mention de la guérison miraculeuse, pendant le séjour nantais du saint, de deux femmes, la mère et la fille, victimes d’une possession démoniaque[27]. Ensuite, nous assistons aux préparatifs de l’embarquement de Colomban et de ses compagnons sur un navire prêt à lever l’ancre pour l’Irlande : on comprend, au témoignage même du saint, que le champ lui est alors laissé libre pour permettre sa fuite. Cependant, Colomban préfère s’organiser autrement, songeant peut-être à simuler sa disparition accidentelle pendant sa descente en barque de l’estuaire ; mais une telle opération est rendue inutile par les difficultés rencontrées lors de l’appareillage du bateau, difficultés interprétées, au-delà de l’habituelle superstition des marins, comme un refus divin de voir le saint être ramené sur son île natale. Enfin, sorti triomphant de cette sorte de procédure ordalique et revenu à Nantes, le saint bénéficie alors d’une totale liberté de mouvement et reçoit en outre l’appui matériel de tous les habitants ; mais son séjour ne va plus guère durer désormais, sans doute le temps de préparer son départ pour la Neustrie, dont les circonstances, ainsi que la destination précise du voyage et l’itinéraire, généralement supposé terrestre, emprunté à cette occasion par le saint, sont malheureusement passés sous silence par Jonas de Bobbio.


Reprenons en conclusion quelques-unes de nos impressions et hypothèses :

-        -  Il est impossible, aujourd’hui, de retrouver à Nantes la trace de bâtiments épiscopaux affectés, durant le haut Moyen Âge, au logement des voyageurs démunis et dont l’attestation la plus ancienne est donc ici fournie par la vita de Colomban : cella, comme l’appelle Jonas de Bobbio, ou xenodochium, comme il apparait plus tard ailleurs dans la documentation[28], les locaux en question, à l’instar de ceux mis au service de la matricule, « sont souvent des dépendances de l’atrium, et d’une manière plus générale, la commodité voulait qu’ils soient situés près de l’entrée principale du groupe épiscopal plutôt qu’au cœur de la résidence de l’évêque » [29]. Colomban, placé sous la garde indifférente du prélat, tout en faisant sans doute l’objet d’une surveillance discrète par Theudoald, pouvait ressentir qu’il vivait, en tant que proscrit, une situation particulière, assez similaire finalement à celle de son premier exil à Besançon, ce qui fit naître à nouveau chez lui l’idée de s’enfuir.

-        -  Un passage de la lettre qu’il adresse à ses moines de Luxeuil  (« Si je suis jeté à la mer comme Jonas, dont le nom en Hébreu signifie ‘colombe’, priez qu'il se trouve, à la place de la baleine, quelqu’un de sûr et sachant cacher son jeu qui, me ramenant d’une rame heureuse, rende votre Jonas à la terre désirée »)[30], fournit un éclairage intéressant sur les pensées qui l’habitent : fuir, puisque rien, ni personne, ne semble s’y opposer ; mais à coup sûr, il ferait alors l’objet de recherches. Ou bien, avec l’aide d’un complice, déguiser sa fuite en noyade, ce qui le rendrait quasi-insaisissable.

-        -  Au demeurant, les autorités nantaises ne semblent guère avoir montré un enthousiasme particulier à l’exécution des ordres de Thierry. Si l’évêque est désigné à l’opprobre par Jonas de Bobbio, c’est avant tout parce qu’il n’avait pas fait preuve en l’occurrence de la compassion attendue et que ses ouailles furent contraintes de se substituer à lui pour apporter soutien et réconfort à Colomban et à ses compagnons ; mais l’on ne voit pas non plus qu’il ait témoigné à l’égard de ceux-ci une quelconque malveillance : comme on l’a dit, l’indifférence paraît être sa marque. Au passage, il convient de se demander si les généreuses donatrices, Procule et Dode, ne seraient pas ces deux femmes, la mère et la fille, qui, comme nous l’avons rappelé, furent miraculeusement guéries de leur possession par l’intervention du saint. Quant au comte Theudoald, son rôle est apparemment plus mince encore : la mission de surveillance qui lui incombait en raison de ses fonctions comtales semble s’être exercée, comme on l’a dit, de manière si discrète que Colomban la ressentait à peine et même supposait qu’elle constituait un encouragement à sa fuite. Dans cette dernière perspective, il est tentant, en prolongeant les propos déjà anciens de K. A. Eckhardt[31], de rappeler que le comte de Nantes portait le même nom qu’un autre contemporain  de Colomban, mort sous l’habit monastique à Bobbio et de se demander en conséquence s’il ne conviendrait pas d’identifier celui-ci avec celui-là[32]. Voilà qui permet une nouvelle fois de remplir le ‘tiroir aux hypothèses’, qu’à notre habitude nous ne résistons pas au plaisir d’entr’ouvrir : ainsi, c’était peut-être avec Theudoald que Colomban avait mis au point sa pseudo-noyade, subterfuge rendu caduc par les circonstances que l’on a dites ; c’était peut-être avec lui qu’il organisa sa fuite chez Clotaire ; et c’est donc Theudoald qui, par la suite, pourrait avoir accompagné Colomban en Neustrie, puis, tout au long de la pérégrination du saint, jusqu’à Bobbio. Se non è vero, è bene trovato.



André-Yves Bourgès


[1] Cardinal de Retz, Mémoires, précédés de la conjuration du comte de Fiesque, texte établi, présenté et annoté par Simone Bertière, Paris, 1998, p. 1119-1133.

[2] Vita di Benvenuto Cellini. Testo critico, con introduzione e note storiche per cura di Orazio Bacci, Firenze, 1901, p. 205-215. La première édition de ce texte date de 1728 ; mais des copies du manuscrit ont circulé très tôt dans le cercle élargi des amis de Cellini, où figurent notamment des membres de la famille de Gondi : cf. J. Milstein, The Gondi: Family Strategy and Survival in Early Modern France, Farnham, 2014, p. 181.

[3] Gregorius Turonensis, Decem Libri Historiarum, lib. III, cap. 15 (R. Latouche [trad.] : Grégoire de Tours, Histoire des Francs, t. 1, Paris, 1963, p. 157-161).

[4] Par commodité, l’essentiel des références renvoie à la traduction publiée par A. de Voguë : Jonas de Bobbio, Vie de saint Colomban et de ses disciples, Bégrolles-en-Mauges, 1988 (Vie monastique, 9). Merci à Armelle Le Huërou de ses commentaires avisés dont nous avons fait notre profit.

[5] Ibidem, p. 135.

[6] Ibid., p. 136-140.

[7] Ibid., p. 139-141.

[8] Ibid., p. 143.

[9] Ibid., p. 142 et p. 152.

[10] Ibid., p. 136.

[11] Ibid., p. 138.

[12] A.-Y. Bourgès, « Sur l’itinéraire aller de Colomban, depuis l’Irlande jusqu’en Burgondie », Hagio-historiographie médiévale, 2 mai 2015 [en ligne :] http://www.hagio-historiographie-medievale.org/2015/05/sur-litineraire-aller-de-colomban.html (consulté le 18 juin 2015).

[13] Jonas de Bobbio, Vie de saint Colomban (trad. Voguë), p. 144-150.

[14] Gregorius Turonensis, De gloria martyrum, cap. 60.

[15] H. Moretus, « La légende de saint Béat, apôtre de Suisse », Analecta Bollandiana, 26-4 (1907), p. 451.

[16] Venantius Fortunatus, Carmina, Lib. III, § 10.

[17] Ibidem,  § 8, v. 20.

[18] Ibid, § 6 et § 7.

[19] Les canons du concile de Paris en 614 mentionnent au nombre des souscripteurs Ex civitate Namnatis Eufronius episcopus : cf. F. Maassen (éd.), Concilia aevi Merovingici, Hanovre, 1893, p. 191.

[20] Jonas de Bobbio, Vie de saint Colomban (trad. Voguë), p. 151.

[21] Ibidem, p. 152.

[22] Ibid., p. 150-151. Nous retenons avec A. de Voguë la traduction du terme modium par « boisseau » : 800 boisseaux représentent des quantités déjà très importantes ; mais traduire « muid », même en retenant la contenance la plus basse, suggèrerait quelque chose d’absolument considérable, disproportionné. On trouve aussi parfois la traduction « mesure ».

[23] Ibid., p. 152.

[24] Ibid., p. 153.

[25] Il s’agissait d’un établissement organisé, puisqu’il s’y trouvait en fonction un ostiarius.

[26] Jonas de Bobbio, Vie de saint Colomban (trad. Voguë), p. 150.

[27] Ibidem, p. 151.

[28] E. Lesné, Histoire de la propriété ecclésiastique en France, 6, Lille, 1943 (mémoires et travaux publiés par les professeurs des facultés catholiques de Lille, 53), p. 114 : « A Metz, l’institution des xenodochia épiscopaux est en vigueur dès la fin du VIIIe siècle. Au temps de Chrodegang, l’évêque faisait station au cours du carême dans l’église Notre-Dame “in sinodochio”, ainsi qu’à Saint-André qui était semblablement l’église d’un sinodochium ».

[29] J. -C. Picard, « La fonction des salles de réception dans le groupe épiscopal de Genève », Rivista di archeologia cristiana, 65 (1989), p. 91.

[30] Si in mare proiciar more Jonae, qui et ipse in hebraeo columba dicitur, orate, ut vice ceti sit quidam felici revocans remigio tutus celator, qui Jonam vestrum terrae reddat optatae.

[31] La personnalité controversée de cet auteur, en particulier ce qui concerne son engagement très actif dans la SS, de 1931 à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, ne doit pas pour autant dissuader de consulter ses travaux sur le Haut Moyen Âge, car ceux-ci font toujours autorité. Sur cette question difficile, voir l’article publié par A. Rabin sous le titre « Monsters in the library » [en ligne :] http://blog.oup.com/2014/08/leges-anglo-saxonum-eckhardt-liebermann (consulté le 18 juin 2015).


[32]K. A. Eckhardt, Merowingerblut I. Die Karolinger und ihre Frauen, Witzenhausen, 1965 (Germanenrechte Neuefolge. Deutschrechtliches Archiv, 10), p. 24 : « Weiter wäre zu erwägen, ob der Graf von Nantes, der dort im Jahre 610 mit Columban zusammentraf, mit dem Mönch Theudoaldus identisch ist, der in dem frühestens 612 von Columban gegründeten Kloster Bobbio lebte und starb ».

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