Parmi tous les hommages mérités rendus à Fanch Morvannou au
lendemain de la disparition de ce chercheur, on ne trouve pas de développement
particulier sur ses travaux concernant l’hagiographie médiévale bretonne :
certes, les travaux en question ne sont pas les plus nombreux au sein d’une œuvre abondante, principalement consacrée à la langue bretonne, à la foi chrétienne et
aux rapports que l’une entretient avec l’autre ; mais le talent littéraire de Fanch Morvannou, ses
compétences de latiniste et son intérêt pour les saints bretons de l’époque
héroïque ont été à l’origine de précieuses recherches sur le dossier
hagiographique de Guénaël, dont il avait présenté les grandes lignes dès 1974
dans un article sur « Guénolé et Guénaël », paru dans les Annales de Bretagne, avant d’en donner
l’édition savamment commentée en 1997 sous le titre Saint Guénaël. Etudes et documents (Britannia monastica, 4).
A cette dernière occasion, Fanch Morvannou était venu
entretenir le public de la journée d'étude annuelle du CIRDoMoC à Landévennec d’un
point précis de ses recherches, en posant la question de savoir si un « écritoire »
monastique avait existé à Locunel, dans la commune de Lanester : disert,
affable, érudit, - comme à l’habitude, - le ton de cette intervention avait
beaucoup marqué les auditeurs par l’art consommé de l’orateur à multiplier les
interrogations et les hypothèses, avant de conclure par la négative.
Incontestablement, quelque adepte forcené de l’usage du rasoir d’Ockham en aurait-il terminé plus
vite ; mais c'eût été au détriment de cette démarche itérative qui rend si plaisante et si enrichissante la
recherche dans le domaine des sciences molles. Grande leçon à méditer !
André-Yves Bourgès
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