"L’Histoire (du Moyen Âge) est un sport de combat, parce que l’Histoire, et au-delà les sciences humaines, est menacée par la posture utilitariste dominante dans notre société, pour laquelle seul ce qui est économiquement et immédiatement rentable est légitime : le reste n’est que gaspillage de temps et de deniers publics. Dans cette situation, l’Histoire médiévale est dans une situation paradoxale puisque s’ajoute à ce déficit général de légitimité des sciences humaines un détournement généralisé du Moyen Âge à des fins variées, jouant tantôt sur le caractère irrationnel et sauvage prêté à la période, tantôt sur la valeur particulière des « racines » médiévales. Le Moyen Âge devient ainsi un réservoir de formules qui servent à persuader nos contemporains d’agir de telle ou telle manière, mais n’ont rien à voir avec une connaissance effective de l’Histoire médiévale."

J. MORSEL, L'Histoire (du Moyen Âge) est un sport de combat... (ouvrage téléchargeable ici).

11 avril 2023

Sainte-Marguerite, protectrice des passages : une « récupération » hagiographique

Dans la proportion d’un cinquième environ, les sites (lieux-dits et/ou édifices religieux) placés en Bretagne sous l’invocation de sainte Marguerite sont localisés sur la rive ou à proximité plus ou moins immédiate d’un cours d’eau, d’une ria, d’un bras de mer ; de plus, ce sont souvent des points de passage vers l’autre rive, comme on peut  notamment l’observer à Henvic (29), Landéda (29), Locoal-Mendon (56), Logonna-Daoulas (29), Mauves-sur-Loire (44), Monnières (44), Nevez (29), Plorec-sur-Arguenon (22), Plouégat-Guérand (29), Pont-Aven/Riec-sur-Belon (29), Rémouillé (44), Rennes (35), Thouaré-sur-Loire (44) : il paraît difficile en conséquence de conclure au seul effet du hasard et il convient donc de chercher pour quelle(s) raisons(s) les lieux en question ont été placés sous la protection de Marguerite.

Cette démarche implique de s’intéresser aux différentes saintes de ce nom, du moins à celles dont le dossier hagiographique est suffisamment fourni pour avoir éventuellement conservé une explication de ce patronage, ou bien quelque motif légendaire qui pourrait s’y rapporter, directement ou indirectement : ainsi avons-nous retenu deux saintes de la tradition (la vierge martyre d’Antioche et l’éponyme de l’une des îles de l’archipel de Lérins), ainsi que deux novae sanctae (Marguerite d’Ecosse, morte en 1093, canonisée en 1251, et Marguerite de Cortone, morte en 1297, mais dont la canonisation officielle est intervenue seulement en 1728) ; nous avons également cherché à vérifier, au moins à petite échelle, si un phénomène similaire à celui constaté en Bretagne pouvait être observé dans les autres régions françaises, afin de déterminer convergences et divergences éventuelles. En revanche, nous n’avons pas étendu nos investigations aux cas de Gemme, Marine, Pélagie ou Quitterie, qui sont souvent présentées comme les avatars de Marguerite.

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C’est à Marguerite d’Antioche, vierge et martyre, dont le culte a été supprimé en 1969, que fait référence la plupart des sites placés sous l’invocation de la sainte : son culte a connu un immense succès, dont la Normandie et la Lorraine portent particulièrement la trace. Ainsi Jean Fournée déclarait-il en 1984 : « « J'ai dénombré 228 lieux de culte de sainte Marguerite en Normandie, et je suis certainement loin du compte »[1] ; d’ailleurs, sur les quatorze communes ou anciennes communes françaises appelées Sainte-Marguerite, dix sont normandes. En Lorraine, l’illustration la plus célèbre de cette dévotion, couplée en l’occurrence à celle de Catherine d’Alexandrie, est donnée par Jeanne D’Arc : « On sait depuis longtemps qu’il y avait, du temps de Jeanne, une statue de sainte Marguerite dans l’église de Domremy, toute proche de la maison de son père », rappelle François Neveux[2] ; deux communes lorraines seulement s’appellent Sainte-Marguerite, mais ce nom s’applique également à plusieurs autres sites régionaux.

Dans le cas normand, comme dans le cas lorrain, il est possible de repérer plusieurs lieux-dits et/ou des édifices religieux « riverains », dont certains furent des points de passage pour la traversée d’un cours d’eau plus ou moins large. En Normandie, la commune de Sainte-Marguerite-sur-Mer est à la fois riveraine de la Manche et de l’estuaire du petit fleuve côtier de la Saâne ; mais ce sont les sites de Sainte-Marguerite-sur-Duclair (commune) et de Sainte-Marguerite (commune du Vaudreul), respectivement sur la Seine et sur l’Eure, assorties de bacs pour la traversée, qui doivent plus particulièrement retenir l’attention. En Lorraine, sur la rive droite de la Meurthe, Sainte-Marguerite (commune), dont la tradition ancienne attribue l’origine à la fondation par Charlemagne du sanctuaire local sous ce vocable[3], trouve un écho à environ 80 km en aval, avec Sainte-Marguerite (commune de Tomblaine), voisine de de l’ancienne capitale ducale : dans le premier cas, un pont permet de passer la rivière ; rôle qui est joué par un gué dans l’autre cas[4].

Un rapide sondage permet de confirmer l’existence de situations analogues dans différentes régions françaises. Aux confins de l’Île de France et de la Champagne, on trouve des sanctuaires Sainte-Marguerite dans les actuelles communes seine-et-marnaises de Coulommiers et Nanteuil-sur-Marne : située, dans le premier cas, au lieu-dit évocateur Pontmoulin (< Pontmolin < Pontmorin), où un ouvrage d’art permet le passage du Grand-Morin, « la chapelle est au plus près de la rivière sur un chemin venu de Chailly-en-Brie, qui prolonge la voie romaine de Sens à Meaux »[5] ; dans le second cas, « on remarque encore la présence de sainte Marguerite à l'église paroissiale de Nanteuil-sur-Marne, où se trouvait également un gué de la rivière »[6]. Le sud de la France connaît également, en divers lieux protégés de cette protection, des passages à gué qui furent plus ou moins précocement dotés de pont : par exemple à la Roque Sainte-Marguerite, où il s’agissait de traverser la Dourbie, dont les crues isolaient l’une de l’autre les deux parties de la commune[7] ; ou bien à Marseille, afin de pouvoir franchir L’Huveaune pour se rendre à Montredon[8].

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Si, comme nous l’avons dit, la vierge et martyre d’Antioche est le plus souvent honorée dans les sanctuaires auxquels nous nous sommes intéressé, son énorme dossier hagiographique n’a pas conservé au sens strict de tradition relative à la protection qu’elle aurait éventuellement apportée à ses dévots lors de traversées fluviales ou même maritimes : Françoise Laurent, reprenant les indications de      Einar Ronsjö, rapporte que, d’après Ordéric Vital, la sainte aurait été invoquée par Guillaume le Conquérant lors d’une tempête en mer[9] ; mais nous n’avons pas retrouvé l’épisode en question dans l’Historia ecclesiastica.

En revanche, la vita de Marguerite d’Ecosse, composée par son chapelain Turgot [BHL 5325][10], raconte le débarquement accidentel de la future reine et de sa famille dans un cadre miraculaire dont le nom de la « baie de sainte Marguerite reine » a gardé le souvenir (applicuit itaque illa sancta familia in quodam loco, tunc vero loco horroris et vaste solitudinis, qui nunc vero pro nimia tranqullitate sua, sinus sanctae Margaritae reginae ab incolis appellatur) ; la sainte, ajoute l’hagiographe, après avoir connu elle-même tant de naufrages, ne refusait jamais sa protection aux naufragés (Et merito, ut illa, quæ tot et talia naufragia maris passa est, naufragantibus subvenire non desistat) : la formulation du texte permet de supposer l’existence de miracles dont bénéficièrent notamment ceux qui, se rendant en pèlerinage sur son tombeau à Dumferline, avaient à traverser l’estuaire de la Forth. En outre, le seul miracle à être rapporté par Turgot vient tangenter cette idée de préservation lors de la traversée d’un cours d’eau ; mais il s’agit cette fois de la récupération miraculeuse de l’Evangéliaire de la reine, tombé dans la rivière au passage d’un gué et qui n’avait subi que d’infimes dommages (Quem quidam deferens, dum forte per vadum transiret, liber, qui minus caute pannis fuerat obvolutus, in medias aquas cecidit, quod ignorans portitor iter quod ceperat securus peregit. […] Certe integer, incorruptus, illaesus, de medio fluminis extrahitur, ita ut minime ab aqua tactus videretur. Candor enim foliorum, et integra in omnibus formula litterarum ita permansit, sicut erat antequam in fluvium cecidisset ; nisi quod in extremis foliis, in parte, vix aliquod humoris signum videri poterat). L’anecdote est d’autant plus intéressante qu’elle se présente tout à la fois comme un motif hagio-folklorique connu et un témoignage recevable sur un fait avéré[11].

S’agissant de Marguerite de Cortone, quatre miracles au moins rapportés par celui qui avaient été son confesseur, le franciscain Giunta Bevegnati, se rapportent à des situations de tempête en mer ou sur un lac (celui de Pérouse), ainsi qu’à la traversée d’un fleuve rendue périlleuse par la force du courant (Flumen quoddam in maritima, brumalibus finitis frigoribus, rapiebat oves mercatorum Cortonensium, ex Apulia in Tusciam revertenses, tanto impetu quod nulla poterat pertransire. Pastores vero de humano subsidio desperantes, omnes concorditer genuflexerunt, ac voverunt Beatae visitare sepulcrum ; et subito tam lentum efficitur flumen, quod omnes fortes ad aridam transierunt) : dans ce cas comme dans les trois autres, on voit la protection de la sainte s’exercer à l’égard de ceux qui implorent son aide[12].

La légende de Marguerite de Lérins pourrait apparaitre sans doute la plus empreinte de poésie et peut-être la plus en rapport avec notre problématique, car elle donne à voir le moyen miraculeux de passer d’une rive à l’autre, en l’occurrence de traverser le détroit pour se rendre de Sainte-Marguerite à Saint-Honorat ; une variante indique même que la sainte, sœur du fondateur de l’abbaye du lieu, franchit le bras de mer entre les deux îles dont ils sont l’éponyme respectif en étendant son voile sur l'eau. Cependant, Paul Goux dans son ouvrage sur Lérins au cinquième siècle (1856) est muet sur la légende. L’abbé Alliez est le premier à la mentionner dans son livre sur Les îles de Lérins, Cannes et les rivages environnants (1860) ; mais, deux ans plus tard, il n’en souffle mot dans le premier tome de son Histoire du monastère de Lérins. La légende est ensuite rapportée par la plupart de ceux qui traitent de la destinée de l’archipel de Lérins : en 1895, par exemple, un moine anonyme du lieu estime que « la légende est cependant trop gracieuse » pour ne pas être rapportée ; dix ans plus tard, Henri Moris, chartiste, évoque lui aussi « une jolie légende », sans en donner toutefois les détails. Presque tous au reste s’accordent à dire que le nom de l’île Sainte-Marguerite vient d’un sanctuaire dédié à la vierge et martyre d’Antioche. Quant à la sœur d’Honorat, seule la mémoire populaire, précisent-ils, en aurait gardé le souvenir ; mais le silence gardé en 1862 par l’abbé Alliez ne trahirait-il pas un scrupule d’historien, dépassé par le succès d’une « tradition inventée » à partir du modèle formé par Benoît et sa sœur Scholastique ? Sauf erreur, en effet, la légende de sainte Marguerite de Lérins n’est nulle part rapportée avant la seconde moitié du XIXe siècle.

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On peut également noter que le culte de Marguerite à Marseille n’est jamais mis en rapport avec celui de l’hypothétique sœur d’Honorat. En revanche, la manière dont cette dévotion s’est exprimée localement depuis ses origines nous est connue grâce à plusieurs actes du cartulaire de l’abbaye Saint-Victor[13]. Or, la documentation concernée ouvre de nouveaux horizons sur les raisons plus larges de la popularité de Marguerite, en particulier dans les lieux de passage fluvio-maritime auxquels nous nous intéressons, de même que sur la chronologie de ce phénomène.

Ainsi, le plus ancien titre relatif à la traversée de l’Huveaune évoque, vers 1030, le « gué de Marguerite » (in locum quem vocant vadum de Margarita)[14], à proximité d’une église dédiée à la Vierge (ecclesiam sanctae Mariae a Margarita)[15]. En 1072, une charte dédiée (carta de Margarita) rapporte la donation épiscopale à l’abbaye Saint-Victor « de l’église Sainte-Marie que l’on appelle Marguerite » (de ecclesiae sanctae Mariae quae dicitur Margarita) [16]. Un acte de la même époque mentionne même « Sainte Marie Marguerite » (sancta Maria Margarita)[17], première étape d’une processus d’appropriation hagiographique, à l’instigation probable des moines victorins : processus marqué par les confirmations papales successives de Pascal Ier en 1113 et d’Innocent II en 1135, mentionnant respectivement l’église « Sainte-Marie-Marguerite » (sanctae Mariae Margaritae)[18] et l’église « Sainte-Marguerite » (sanctae Margaritae)[19] ; processus qui finit par aboutir en 1303, sous des oripeaux provençaux, à la forme Sancta Margarida, « Sainte Margueride »[20], dépourvue d’ambiguïté. Le même nom Margarita s’apercevait à Apt, où il est question, dans une charte de Saint-Victor datée vers 1010-1046, du « ruisseau Marguerite » (rivum Margaritam)[21], dont un quartier de la ville d’Apt portait à l’époque le nom (vicum qui dicitur Margarita)[22] : nous ne savons pas si, en l’occurrence, le toponyme a précédé l’hydronyme, ou bien le contraire ; mais l’aboutissement du processus se voit là encore avec, au Moyen Âge central, un sanctuaire consacré à sainte Marguerite, près des fortifications situées au-dessus de la vallée de Rocsalière, où coulaient les eaux du ruisseau en question. Le même cas de figure, – terroir, en l’occurrence forestier, attesté dès 988 (ecclesiam quae est fundata in honorem S. Johannis in villa quam vocant Pleuis […] et insuper sylvam quam vocant Margarita)[23] et cours d’eau attesté en 1326 (aquam Margaritae) et 1387 (rivorum de Margarita), aujourd’hui la Marguerite[24], – s’observait à Saint-Jean-de-Pleaux, aujourd’hui Saint-Jean-de-la Blaquière (ecclesia S. Joannis de Pleuis, vulgo de la Blaquiere) dans le département actuel de l’Hérault ; mais il n’a apparemment pas donné lieu cette fois à la même récupération au profit du culte de Marguerite, peut-être en l’absence d’un élément moteur comme, à Marseille et à Apt, l’abbaye Saint-Victor. Enfin, dans le département actuel des Alpes de Haute Provence, à Pierrevert et dans ses environs, nous disposons d’éléments relatifs à une église (aujourd’hui chapelle) de Sainte-Marguerite, mentionnée pour la première fois en 1257[25], à proximité d’un ruisseau de Sainte-Marguerite, cité en 1476[26] ; mais ces attestations, comme on le voit, sont trop tardives pour permettre de formuler sur l’origine de ces noms une autre hypothèse que celle d’un culte local de la sainte.

En revanche, il apparait donc que des sites dont le nom renvoie apparemment au terme latin margarita, « perle », singulièrement ceux qui se trouvent près d’un cours d’eau avec lesquels ils partagent ce nom,  pourraient en certaines circonstances avoir été placés postérieurement  sous l’invocation de Marguerite : malgré leur intérêt, les éléments des dossiers hagiographiques de Marguerite d’Ecosse ou de Marguerite de Corton sont trop tardifs par rapport aux premières attestations de tels hydro-toponymes pour être à l’origine de ces derniers, comme on l’a vu en particulier à Marseille et à Apt. Quant à Marguerite de Lérins, sa légende, inconnue aux temps anciens, sinon même inventée au XIXe siècle, lui assigne au final le même caractère d’apocryphicité qu’à la vierge et martyre d’Antioche : dans les deux cas, il s’avère impossible de faire fond, même d’un simple point de vue folklorique ou littéraire, sur les traditions véhiculées par leur dossier respectif.

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Plusieurs spécialistes ont investigué la piste du latin margarita dans la double perspective hydro-toponymique que nous avons indiquée : ils ont ainsi supposé que les ruisseaux et rivières concernés, avant de transmettre leur nom aux lieux-dits proches, pouvaient avoir été tout simplement nommés ainsi, « soit à cause des cascades, soit à cause de la pureté de l’eau »[27], ou encore du fait de la présence de moules perlières[28] ; mais cette tentative d’explication ne rend pas compte de la dimension de « point de passage » qui s’attache à plusieurs des lieux concernés.

En fait, il faut peut-être considérer que le terme latin margarita résulte de l’attraction d’un mot appartenant à une strate onomastique antérieure : comme l’avait jadis pressenti, illustré, puis défendu le chanoine François Falc’hun, il est en effet non seulement utile mais également recommandé de faire un détour par le gaulois, car, – quand bien même les références à disposition sont très inégales, – on y trouve souvent matière à nourrir sa réflexion, surtout dans une perspective de toponymie descriptive, élargie de surcroît, suivant le souhait de Xavier Delamarre, « à une réalité non physique : politique, institutionnelle, historique, mythique »[29]. Effectivement un rapprochement avec le gaulois *morga-ritu, comme le préconise Delamarre à la suite de Pierre-Henri Billy[30], permet de rendre compte du sens dont le nom du lieu et celui du cours d’eau concerné sont porteurs, à savoir celui de « gué, passage de la frontière », réalité de nature culturelle entre toutes : certes, Jean-Pierre Chambon, entre autres spécialistes,  a raison de mettre en garde contre un tel rapprochement « qui est un défi aux règles élémentaires de la linguistique historique »[31] ;  mais peut-on être certain que ces règles furent toujours appliquées sans exception aucune[32] ? La re-sémantisation latine d’un toponyme gaulois sur une base vaguement homophonique, puis, après plusieurs siècles, sa réinterprétation comme le nom de sites placés sous la protection d’une sainte qui fut particulièrement populaire dans la seconde partie du Moyen Âge, nous paraissent pouvoir constituer les deux étapes d’un phénomène intéressant de nombreux toponymes Sainte-Marguerite, en Bretagne et ailleurs.

 

André-Yves Bourgès

 

 



[1] Jean Fournée, « Les femmes et leurs saints protecteurs et guérisseurs en Normandie », La femme en Normandie. Actes du XIXe Congrès des sociétés historiques et archéologiques de Normandie, tenu à Lisieux du 28 octobre au 1er novembre 1984 (1986), p. 310.

[2] François Neveux, « Les voix de Jeanne d'Arc, de l'histoire à la légende », Annales de Normandie (2012), n°2, p. 263.

[3] Richard de Wassebourg, Antiquitez de la Gaule Belgicque, Royaulme de France, Austrasie & Lorraine, Paris, 1549, f. 143 : « Nous trouvons qu’il [Ferry, duc de Mosellane] garda de mort par deux fois ledict Charlemagne. La première fut pres la rivière de Murt, ou on voit encores aujourd’huy une eglise que ledict Charlemagne y feit edifier et fonder en l’honneur de saincte Marguarite : a laquelle donna autant de privileges comme a Nostre Dame d’Aix. La seconde fois… (…) ».

[4] Jean-Luc Fray, Nancy-le-Duc. Essor d'une résidence princière dans les deux derniers siècles du Moyen Âge, Nancy, 1986, p. 73 : « Au Sud, un gué, le vieux Wey, permettait de traverser la rivière à Tomblaine ; un autre gué se situait plus en aval, au droit de l'actuel quartier de Tomblaine-Sainte-Marguerite. La rivière était poissonneuse - on y pêchait le saumon - et faisait vivre nombre de pêcheurs, bien que le droit de pêche fût réglementé ; le duc avait cédé les eaux de la Meurthe aux moines de Clairlieu et au prieuré Notre-Dame, qui obligeaient les pêcheurs à se conformer à des règles précises : une charte de 1229 rappelle qu'on doit pêcher à pied, sans s'aider d'aucune embarcation ».

[5] René Blaise, Divinités et légendes de la Brie, Société historique du Raincy et du Pays d'Aulnoye, Hôtel-de-Ville, Le Raincy, 1969, p. 14.

[6]  Ibidem.

[7] Pierre Ucla, Ce pays d'où nous venons : la vie dans quelques communautés caussenardes, du "Roi de Bourges" au "Roi Soleil", d'après les minutes notariales, s.l. [Paris], 1984, p. 11.

[8] Alfred Saurel, Dictionnaire des villes, villages et hameaux du département des Bouches-du-Rhône, t. 2, Marseille, 1878, p. 36 et 140-143.

[9] Françoise Laurent, « La précocité de l’écriture hagiographique et l’identité normande : les vies de saints composées par Wace », Michèle Guéret-Laferté et Nicolas Lenoir, La Fabrique de la Normandie. Actes du colloque international organisé à l’Université de Rouen en décembre 2011, http://ceredi.labos.univ-rouen.fr/public/?la-precocite-de-l-ecriture.html.

[10] Nous avons eu recours à l’édition donnée par Catherine Keene dans sa thèse de doctorat, Saint Margaret, Queen of the Scots : Her Life and Memory (Central European University, janvier 2011).

[11] Anonyme, « L'évangéliaire de sainte Marguerite, reine d'Écosse » Bibliothèque de l'École des chartes, t. 48 (1887), p. 628-630.

 [12] Antica leggenda della vita e de' miracoli di S. Margherita di Cortona scritta dal di lei confessore Fr. Giunta Bevegnati. Colla traduzione italiana di detta leggenda posta dicontro al testo originale latino e con annotazioni e dissertazioni diverse. Per opera di un sacerdoto divoto, Lucques, 1793, p. 332-333.

[13] Benjamin Guérard (éd.), avec la collaboration de Jules Marion et Léopold Delisle, Cartulaire de l’abbaye de Saint-Victor de Marseille, t. 1 et 2, Paris, 1857.

[14] Ibidem, t. 1, p. 27.

[15] Ibid., p. 118.

[16] Ibid., p. 114.

[17] Ibid., p. 117.

[18] Ibid., t. 2, p. 235.

[19] Ibid., p. 223

[20] Charles Rostaing, « La substitution en Provence d’un nom de saint à un toponyme plus ancien », Onomastica. Revue internationale de toponymie et d'anthroponymie, n°2 (juin 1947), p. 122.

[21] Cartulaire de Saint-Victor, t. 1, p. 442.

[23] Ernest Martin (éd.), Cartulaire de la ville de Lodève, Montpellier, 1900, p. 14-15.

[24] Frank R. Hamlin, avec la collaboration d’André Cabrol, Toponymie de l’Hérault. Dictionnaire topographique et étymologique, s.l. 2000, p. 231.

[25] C. Rostaing, « La substitution en Provence d’un nom de saint… », p. 122.

[26] Thérèse Sclafert, Cultures en Haute-Provence : déboisements et pâturages au Moyen Âge, Paris, 1959, p. 108.

 [27] C. Rostaing, « La substitution en Provence d’un nom de saint… », p. 123.

[28] Elisabeth Dravet, « Margerides, une perle en Limousin », Mélanges d'Onomastique, Linguistique et Philologie romane offerts à Raymond Sindou, t. 1, Millau, 1986, p. 76-79, qui donne en outre un utile status quaestionis à l’époque de la rédaction de son article.

[29] Xavier Delamarre, « Quatre toponymes celtiques d'Espagne : Albocrarum, Dercinoasseda, Ercoriobriga, Iera Briga », Nouvelle revue d'onomastique, n°51 (2009), p. 78.

[30] Ibidem, p. 79, n.11.

[31] Jean-Pierre Chambon, « Notes étymologiques et philologiques », Archéologie en Languedoc, n°26 (2002), p. 132. L’auteur ajoute : « C’est à coup d’étymologie de ce genre que les toponymistes achèvent de discréditer la toponymie française ».

[32] Mesurés à l’aune de la science toponymistique moderne, que valent tous les à-peu-près des auteurs médiévaux dont les traces sont pourtant toujours présentes dans notre environnement ? Ainsi, rien ne prédisposait le Cornutus vicus mentionné par Grégoire de Tours, régulièrement connu durant le Moyen Âge central sous des formes telles Cornut et Cornuz, conformes aux règles de la linguistique historique, à devenir la paroisse et actuelle commune de Corps-Nuds en Ille-et-Vilaine, du fait d’un malheureux calembour (Corporibus nudis), attesté en 1516.

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