"L’Histoire (du Moyen Âge) est un sport de combat, parce que l’Histoire, et au-delà les sciences humaines, est menacée par la posture utilitariste dominante dans notre société, pour laquelle seul ce qui est économiquement et immédiatement rentable est légitime : le reste n’est que gaspillage de temps et de deniers publics. Dans cette situation, l’Histoire médiévale est dans une situation paradoxale puisque s’ajoute à ce déficit général de légitimité des sciences humaines un détournement généralisé du Moyen Âge à des fins variées, jouant tantôt sur le caractère irrationnel et sauvage prêté à la période, tantôt sur la valeur particulière des « racines » médiévales. Le Moyen Âge devient ainsi un réservoir de formules qui servent à persuader nos contemporains d’agir de telle ou telle manière, mais n’ont rien à voir avec une connaissance effective de l’Histoire médiévale."

J. MORSEL, L'Histoire (du Moyen Âge) est un sport de combat... (ouvrage téléchargeable ici).

28 janvier 2021

Les Sept saints de Bretagne dans l’Explanatio Prophetiae Merlini Ambrosii et quelques considérations sur les avatars d’Alain de Lille

La dernière éditrice de l’Explanatio Prophetiae Merlini Ambrosii, Clara Wille[1],  a démontré de façon péremptoire « que l’Expositio ne peut être attribuée, comme on a souhaité le faire, au philosophe et théologien Alain de Lille »[2] : cette démonstration s’inscrit dans le prolongement de l’opinion précédemment émise par Guy Raynaud de Lage[3] et indirectement avalisée par Marie-Thérèse D’Alverny[4], pour ne citer que deux spécialistes. De plus, après avoir effectué le relevé méticuleux des indices qui figurent dans l’Explanatio, Wille apporte des éléments renouvelés au soutien de l’hypothèse ancienne[5], ─ mais que des formulations excessives avaient souvent contribué à faire rejeter[6], ─ qui préconise de reconnaître dans l’auteur de cet ouvrage Alanus Flandrensis, moine cistercien, lequel occupa le siège épiscopal d’Auxerre de 1152 à 1167 et, auteur d’une hagiobiographie[7] de son maître Bernard, termina ses jours en 1185-1186 dans la cellule qu’avait occupée le saint à Clairvaux[8].

 On notera tout de suite que cette hypothèse n’a pas de conséquence sur la chronologie habituellement retenue pour l’époque de la composition de l’Explanatio, entre 1167 et 1174, et même, pour ainsi dire, conforte cette dernière. En revanche, elle rend caduques les extrapolations sur de possibles origines bretonnes de son auteur, puisque la candidature d’Alain de Lille, ─ lequel est effectivement présenté dans un manuscrit autrefois conservé à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, comme « originaire de l’évêché de Léon en Bretagne »[9], ─ est, comme nous l’avons dit, disqualifiée : nous y revenons plus loin car cette indication d’origine a suggéré à Carla Rossi une hypothèse sans lendemain[10] ; mais il nous faut d’abord examiner le passage de l’Explanatio où sont mentionnés les Sept saints de Bretagne.

 

I

Parmi les textes qui ont contribué à la formation de l’imaginaire occidental figure « cette fameuse prophétie de Merlin, sur laquelle pendant tout le moyen âge s’acharnèrent tous les peuples de l’Europe, la tournant en cent interprétations diverses et y découvrant mille choses, auxquelles jamais ne songea la fantaisie vagabonde » de son auteur[11]. Il serait vain de tenter de seulement même résumer les résultats des décennies de recherches sur le corpus galfridien en général et sur la Prophetia Merlini (PM) en particulier. Parmi ses tout premiers commentaires, le plus développé, puisque son volume représente sensiblement vingt fois celui de son hypotexte[12] , nous a été transmis par trois manuscrits : le plus ancien, conservé à la Bibliothèque nationale de France et consultable en ligne[13], est daté de la fin du XIIe ou du début du XIIIe siècle par Wille[14] ; mais le catalogue de la BnF s’en tient prudemment au XIVe siècle. Le passage qui concerne les Sept saints de Bretagne peut se lire aux f. 20v-22v : le commentateur s’efforce d’interpréter l’indication donnée par Geoffroy dans la PM (et pastor Eboracensis septimus in Armorico regno frequentabitur), qu’il met ainsi en rapport avec les mentions dans l’Historia regum Britanniae (HRB) d’un Samson promu archevêque d’York par Aurelius (VIII,12) et qui fut expulsé de son siège par les Saxons (IX, 8) ; mais il va plus loin en assimilant ce prélat au fondateur supposé de la métropole doloise (sanctum Samsonem significat, Eboracensem archiepiscopum, qui a prophana saxonum gente, ab ecclesia et civitate expulsus, navigio transfretavit in Armoricum regnum, in minorem Britanniam, in finibus Galliarum, super litus Oceani sitam, ibique in civitate Dolis metropolitanam sibi cathedram collocavit). Certes, Samson de Dol est lui aussi mentionné dans l’HRB (IX, 15) ; mais Geoffroy n’a pas confirmé explicitement qu’il s’agissait du même personnage. D’après Michael J. Curley qui reprend en l’occurrence une suggestion de John S.P. Tatlock[15], une tradition en ce sens pourrait avoir effectivement eu cours à York, où le culte de Samson était  établ. Il convient cependant d’être prudent sur l’ancienneté de cette dévotion locale, car l’église dédiée à Saint-Sampson est attestée pour la première fois en 1154 seulement[16] et différents indices donnent à penser qu’elle pourrait avoir été construite après la conquête normande[17] : il n’est donc pas exclu que cette dédicace ait plutôt résulté d’une influence de l’HRB, comme le suggère David M. Palliser[18].

 *

Ce qui semble en revanche appartenir en propre à l’auteur de l’Explanatio, c’est le récit de l’installation dans le royaume armoricain de six autres saints présentés comme les frères de Samson et devenus eux-mêmes les évêques des autres cités de ce royaume (Venerunt autem cum eo sex fratres ipsius, sancti et magnifici et magnarum virtutum viri : Melanius, Macutus, Maclovius, Pabutual, Paternus, Wingalœus, qui in aliis civitatibus ejusdem regni ordinati sunt, et ecclesiae Dei praefecti) : à l’époque même du commentateur, souligne celui-ci, les personnages concernés étaient explicitement désignés comme les « Sept saints de Bretagne », non seulement par les habitants de cette terre, mais aussi par ceux des régions voisines (Hos autem septem fratres, usque in hodiernum diem, non solum gens incola terrae illius, sed et finitimae regiones, septem Britanniae sanctos appellant), ce qui constitue à l’évidence le témoignage d’un culte collectif. En revanche, on notera que l’information de l’auteur de l’Explanatio à leur sujet est loin d’être exacte, ce qui confirme, s’il en était besoin,  que nous n’avons pas affaire à un Breton et moins encore à un Léonard eu égard à l’absence de Paul Aurélien dans son énumération : il omet également Brieuc et Corentin, mais il dédouble Malo[19] et intègre à sa liste Melaine, évêque attesté du siège gallo-romain de Rennes, ainsi que Guénolé[20], fondateur supposé de l’abbaye cornouaillaise de Landévennec, lesquels sont absents de la première liste « officielle » des Sept saints de Bretagne, dans un manuscrit du XIIIe siècle[21].

  Mais ce sont les circonstances exceptionnelles de la conception et de la naissance de Samson et de ses frères, ainsi que leur destinée dramatique, qui sont développées par l’auteur de l’Explanatio dans la suite de son récit :  conçus tous les sept au cours d’une seule union charnelle, dans le sein de la même mère, ils seraient tous nés le même jour (septem fratres isti, uno parentum concubitu, uno matris conceptu, suscepti fuerint, atque uno partu, uno die producti). Or leur mère, désignée comme une dame noble et vertueuse (matrona nobilis et pudica), avait déclaré qu’une femme ne pouvait concevoir ni mettre au monde deux enfants ou plus à la fois sans avoir connu autant d’hommes qu’elle avait de jumeaux (existimans et contestans, nullam omnino faeminarum duos simul aut plures concipere posse, vel parere liberos, nisi cum tot viris carnale commercium habuisset) : propos injustes et fort imprudents qui, du fait de sa parturition fabuleuse, la plaçaient dans une situation intenable, en particulier vis à vis des femmes dont elle avait détruit la réputation par de fausses incriminations (male sentiebat et sicut erat ipsa falsa persuasione decepta, sic eas falsis suspicionibus falsisque criminibus infamabat). Elle se résolut donc à se débarrasser de sa progéniture et confia sans tarder à une de ses servantes, en qui elle avait particulièrement confiance, la mission de noyer secrètement les enfants (praecipit uni de ancillulis, cui majorem, quam aliis, fidem habebat, ut pueros sine mora in fluvium occulte projiceret et necaret) ; mais la servante ayant croisé sur sa route un saint évêque, inspiré par l’Esprit (divino instinctu admonitus), elle lui découvrit les malheureux innocents et l’ordre qu’elle avait reçu de les faire disparaître : le prélat recueillit les enfants, les baptisa et les confia aux soins de nourrices. Ayant atteint l’âge idoine, ils reçurent l’éducation qui les fit enfin parvenir au plus haut sommet de la sainteté et de la science (ad summum sanctitatis et scientiae pervenere fastigium).

 *

Il faut peut-être faire fond sur les allégations de l’écrivain quand celui-ci déclare expressément avoir suivi la tradition populaire : le Lai de Frêne de Marie de France atteste l’existence dans les parages de Dol et Saint-Malo de récits apparentés[22]. Au demeurant, l’histoire rapportée dans l’Explanatio[23] se retrouve presque à l’identique dans une légende que son collecteur du milieu du XIXe siècle paraît localiser à La Croix-Helléan (Morbihan), dans la chapelle dédiée à « saint Maudé », qui joue en l’occurrence le rôle d’un saint tupetu auquel on venait confier les enfants nouveaux nés à la vie, à la mort[24] ; mais les noms de ses six frères (Congard, Dolay, Gorgon, Gravé, Jacut et Perreux), sont en fait ceux de saints honorés aux alentours de Peillac (Morbihan), où il existait aussi une chapelle « Saint-Maudet » : on ne peut donc exclure une confusion (volontaire ?) du collecteur. Une certaine parenté est également manifeste avec les traditions relatives aux sept saints Mérec, à Kergrist (Morbihan)[25], lesquelles ont malheureusement connu de nombreux aménagements érudits tardifs[26]. Comme nous ne disposons que de ces attestations tardives, il nous est impossible tirer des conclusions formelles au point de vue historique[27] ; En revanche, nous renvoyons, s’agissant de l’arrière-plan mythologique, à la très intéressante étude de François Delpech, déjà mentionnée[28].

II

Revenons-en aux origines et à l’identité d’Alain, le « Docteur universel » : nous pouvons supposer que le surnom « de Lille », sous lequel cet écrivain est principalement connu, correspond à un lieu d’origine ou de résidence ; mais, justement, ce surnom toponymique n’aurait-il pas été inspiré par la notation de nature autobiographique qui figure dans l’Explanatio[29], dont il n’est pas l’auteur ? Alain dit « de Lille » est également désigné par les autres lieux où il aurait résidé : Alain « de Montpellier » (de Monte Pessulano)[30] et Alain « du Puy » (de Podio)[31] ; mais peut-être aussi Alain « de Canterbury », Alain « de Tewkesbury », sans parler d’un possible *Alain, moine du Bec-Hellouin, lesquels, ─ selon la biographie mouvementée que Françoise Hudry a reconstituée[32] en prenant en compte l’hypothèse ancienne de Michel Brial[33] et celle proposée plus récemment par Palemon Glorieux[34], ─ seraient autant d’avatars de notre personnage. Nous savons en outre que celui-ci se nommait Porretanus, Poretanus, Porreus : parfois interprété « de La Porrée »[35], à l’instar du nom fallacieusement attribué depuis le XVIe siècle au théologien Gilbertus Porreta[36], il s’agit en réalité du patronyme Porrete, Porete, Porrée, surtout connu  dans les Flandres et le Hainaut[37], ce qui constitue un indice important en faveur de l’origine « lilloise » d’Alain, d’autant que le patronyme en question (avec ses variantes) s’avère finalement assez peu répandu[38].

 *

Il existe en outre une dernière dénomination qui fut appliquée à l’auteur du De Planctu Naturae et qui paraît renvoyer, comme le suggère D’Alverny, à son principal modèle littéraire, le poète Martianus Capella :

« C’est ainsi qu’il convient d’interpréter les termes que l’on trouve dans plusieurs manuscrits, au génitif : ‘’Alani Minimi Capellae’’. A moins que cette plaisanterie, peut-être à double sens en raison de la petite taille d’Alain, ne remonte à l’auteur lui-même qui a donné maint témoignage de son esprit caustique »[39].

 

Rossi, comme nous l’avons dit, est récemment revenue sur cette question et propose un rapprochement avec le passage du colophon du manuscrit de la Chartreuse de Villeneuve où il est question de l’origine bretonne d’Alain[40] :

« Le texte apparaîtra bien moins énigmatique et plus compréhensible si l’on y apporte une toute petite correction : la leçon authentique était probablement [...] Minihi [capellae] britonice Batz. Minihi est un terme breton qui vient de monihi (monachia) et signifie ‘’lieu de refuge ou asile’’. Le Minihi formait, au Moyen Âge, une unité administrative et religieuse. Il était donc un asile religieux. Les sanctuaires se nommaient en celto-kimrhu : ackimrii, minihi, minic’hi, menéc’hi, mot composé de menec’h, pluriel de manitc’h, moine, et du mot ti, maison (le signe c’h est une aspiration équivalente au χ des Grecs) » [41].

 

Suit un développement sur la notion de minihi en général et sur « l’ancien Minihi du Léonais » en particulier, dont le seul défaut est d’emprunter l’essentiel de sa matière à des travaux anciens, ou insuffisamment pertinents, à savoir l’étude sur les minihis de Théodore Chasle de la Touche parue en 1845 (!)[42] et le mémoire de DES de géographie de Noëlle Hamon soutenu en 1941 à Rennes[43], auxquels le laïus en question reprend quelques « perles » qui sont autant de marqueurs de ces emprunts. Ainsi en est-il de la curieuse forme *monihi, qui se lit pour la première fois, à notre connaissance, dans un ouvrage paru en 1937 sous la plume du géographe René Musset[44] : c’est donc à ce dernier que Hamon l’aura probablement empruntée, en même temps que la définition qui en est donnée, d’autant que l’ouvrage concerné avait paru chez Flammarion dans une collection plus particulièrement destinée aux étudiants de géographie ; mais cette forme ne peut résulter que d’une cacographie (en lieu et place de la forme attestée menihi ?) attendu qu’elle est absente des différents glossaires bretons anciens et modernes que nous avons pu consulter. Ce type d’observation vaut également pour le texte emprunté à Chasle de la Touche : nous avons même affaire ici à une coquille au carré, en quelque sorte, puisque dans l’imprimé de 1845 figure déjà, au lieu de la forme correcte manac’h, « moine », un étrange *manuc’h auquel l’article de Rossi vient à son tour substituer, comme on l’a vu, un plus étrange encore *manitc’h. Quant au terme « celto-kymrhu », il paraît avoir été forgé et prisé par Chasle de la Touche[45] ; mais il n’a jamais fait l’objet d’une quelconque utilisation en philologie celtique.

 Un autre passage de l’article de Rossi est démarqué presque mot pour mot du travail de Hamon :

« Au XIIe s., le comte de Léon avait dû, à la suite de ses folles dépenses, céder ses domaines au duc de Bretagne ; son titre passa aux évêques qui reçurent le titre d’ ‘’évêque-comte’’. Le Minihi devint donc une sorte de principauté ecclésiastique gouvernée par l’évêque. Cette organisation devait durer jusqu’à la Révolution française » [46].

 Hélas, tout est à peu près inexact dans ces quelques lignes : ce n’est pas au XIIe, mais dans la seconde moitié du siècle suivant que le vicomte de Léon a cédé ses domaines au duc de Bretagne. Au demeurant la lignée vicomtale n’a jamais revendiqué le titre comtal, sauf et à titre personnel le « comte Hervé », qui avait reçu de son beau-père Etienne de Blois, roi d’Angleterre, l’earldom de Devizes. Quant à cette supposée « principauté ecclésiastique », ce n’est pas tant au « Minihi de Léon » stricto sensu qu’aux régaires que pourrait éventuellement renvoyer une telle dénomination, si elle n’était largement inappropriée : même si on ne peut exclure que le comté carolingien de Léon ait été effectivement tenu un temps par les évêques du lieu, une telle situation serait intervenue, de toute manière, très antérieurement à la ruine du dernier vicomte[47]. Enfin, le titre d’« évêque-comte de Léon », n’apparaît dans les actes qu’à partir de l’époque moderne et n’a plus alors de valeur que « décorative ».

 *

La restitution proposée par Rossi lui semble plus cohérente que les leçons données par les autres manuscrits, ce qui, de son point de vue, confère une présomption d’ancienneté et conséquemment d’authenticité en faveur du texte restitué : mais cette apparente précision résulte d’une opération qui dépasse de beaucoup ce que cette chercheuse appelle « une toute petite correction » :

« Or, vu l’état sensiblement corrompu de l’indication d’origine d’Alain de Lille dans la plupart des manuscrits, il semble fort probable, comme le soupçonnait M.-Th. d’Alverny, que celle-ci remonte à une date ou à un milieu très proche de l’auteur (sinon à l’auteur lui-même) ; on n’aurait donc aucune raison de douter de son authenticité. À mon sens, on peut reconstruire ainsi cette appellation d’origine : ‘’Alanus iste qui librum istum composuit, fuit oriundus de episcopatu Leonie in Britannia. Et vocabatur Alanus Minihii Capellae, britonice Batz [...]’’ (trad. fr. : ‘’Cet Alain qui composa ce livre était originaire de l’évêché de Léon et fut désigné comme Alain de la Chapelle du Minihi dite, en breton, Batz’’) » [48].

 En réalité, la formulation Alani Minimi Capellae n’apparaît corrompue qu’aux yeux de ceux qui voudraient absolument en faire une indication de l’origine géographique d’Alain. Sans donner la moindre preuve tangible de l’existence sur l’île de Batz d’un « minihi de la chapelle », pourtant nécessaire à son hypothèse, Rossi tire de son seul raisonnement des conclusions qui ne reposent sur aucun autre fondement que la source modifiée par ses soins :

« Ce qui est intéressant dans cette indication est qu’il y est directement fait mention de l’insula d’origine de l’auteur (Batz) : un nom que les copistes ‘’étrangers’’ n’étaient pas en mesure de comprendre, de même que le terme Minihi, qui a causé beaucoup de difficultés aux scribes. D’après les colophons de nombreux manuscrits du De planctu Naturae, Alain de Lille (de Insula) semble donc être originaire de l’île bretonne de Batz » [49].

 

*

 Il faudrait reprendre la question ab ovo, ce que ne n’autorise évidemment pas le cadre de la présente note. Nous nous contenterons donc de trois remarques en guise de rapport d’étape.

 D’abord, il faut souligner que le passage du colophon du manuscrit de la Chartreuse de Villeneuve où il est question de l’origine bretonne et plus précisément léonarde d’Alain, en particulier la désignation Alanus Mimi, britonice Barz, était au Moyen Âge parfaitement compréhensible, même pour des clercs qui n’auraient pas été bretons bretonnants, grâce notamment au Catholicon, dictionnaire trilingue dressé en 1464 par Jehan Lagadeuc, dont on a conservé une impression de 1499, lequel établit sans ambiguïté l’équivalence du breton barz, avec le français « ménestrier » et le latin mimus[50]. En conséquence, il n’est nullement besoin d’interpoler ce passage et d’y apporter des modifications substantielles pour renforcer son intelligibilité. L’historien et philologue Léon Fleuriot a proposé de traduire Alanus Mimi, britonice Barz par « Alain fils du Mime, en breton Barz »[51] ; mais, depuis les XIIIe-XIVe siècles, les surnoms patronymiques, surtout s’agissant de noms de métier ou bien de sobriquets, reçoivent généralement dans les textes la marque du génitif, indépendamment du cas auquel les noms de baptême sont employés : il n’y a donc pas de véritable objection à rendre Alanus Mimi par *Alan an Bar[t]z en breton et par *Alain le Bars, ─ plutôt qu’*Alain le Ménestrier ou *Alain le Mime, ─ en « français de Basse-Bretagne ». Au demeurant, le nom de famille an Bar[t]z, Le Bars est assez ancien pour être entré en composition dans plusieurs toponymes des Côtes d’Armor, du Finistère et du Morbihan formés avec Ker, comme c’est en particulier le cas à Saint-Pol-de-Léon avec le lieu-dit Kerambars, lequel est noté Kerambarz dès 1378, et qui pourrait avoir inspiré le rédacteur du colophon.

 Ensuite, et nous sommes d’accord sur ce point avec Rossi, il est évident que la forme mimi n’est évidemment pas sortie de nulle part. Cependant, plutôt qu’une mauvaise transcription du mot minihi, nous pensons qu’elle a été suggérée au scribe par la lecture erronée de l’abréviation de minimi : un coup d’œil aux planches où figurent des représentations de cette abréviation dans plusieurs manuels de paléographie permettra aisément de se convaincre de cette possibilité[52] ; mais cette « erreur » a toute chances d’avoir été induite, sinon encouragée, par un préjugé « patriotique » breton. La mention de l’évêché de Léon permet de surcroît d’assigner au « patriote » dont il s’agit une origine plus précise encore : on voit d’ailleurs une autre expression de ce « patriotisme léonard » à la fin du XVe siècle avec l’auteur anonyme d’un éloge de la Bretagne[53], que nous sommes tenté d’identifier avec Yvon Quillevéré, libraire-imprimeur à Paris, qui fait précéder sa propre édition du Catholicon en 1521 d’un texte vibrant intitulé Leonigeus in laudes Britanniae[54]. Les Bretons des autres diocèses étaient-ils moins chauvins à cette époque ? L’exemple de Jehan Lagadeuc, originaire de Plougonven, non loin de Morlaix, et qui ne manque jamais d’évoquer son pays natal dans les colonnes de son dictionnaire, nous convaincra sans difficulté du contraire, au moins en ce qui concerne les habitants de l’évêché de Tréguier. Aussi bien voit-on à Garlan, dans les mêmes parages trégorois de la petite cité fluvio-maritime, une enquête fiscale diligentée en 1482 évoquer le souvenir du grand homme local, Alanus Parabolis, que son nom désigne comme un autre avatar possible d’Alain[55] ?

 Enfin, la présence dans la bibliothèque de la Chartreuse de Villeneuve d’un manuscrit du De Planctu Naturae où il est question de l’origine bretonne d’Alain peut s’expliquer, à notre avis, assez aisément de la manière suivante :  on trouve, au f. 141v du manuscrit concerné, la mention de la profession faite dans ce monastère le 22 juillet 1457 par « frère Guillaume de Murhorre », lequel, semble-t-il, avait fait d’abord carrière dans le monde, ayant notamment exercé aux années 1441-1442[56] et jusqu’en 1453[57] l’office de garde de la forêt de Bigars, aujourd’hui Verdun-sur-Garonne[58], à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de Toulouse. Un document exceptionnel de 1458, récemment mis en valeur par Antoinette Dollinger, permet de surcroît d’approcher la spiritualité de Guillaume de Murhorre et de confirmer ses liens avec Toulouse et la cathédrale Saint-Etienne[59]. Mais surtout, le nom même du personnage et son statut social attestent de son appartenance à une famille de la noblesse bretonne, les Menehorre, Munehorre, Murhorre, qui avaient leur origine et leurs attaches à Ploumagoar, près de Guingamp : nous laissons aux spécialistes de généalogie d’éclaircir les circonstances dans lesquelles l’un des membres de cette lignée s’était établi à Toulouse, avant de finir ses jours comme chartreux à Villeneuve. Notons qu’à la même époque, un parent de Guillaume, Prigent de Murhorre, après des études à la faculté de décret de l’université de  Paris, devint recteur de la paroisse de Ploumagoar ; de plus, en sa qualité de notaire apostolique, il accompagna en ambassade à Rome en octobre 1462 Vincent de Kerleau, abbé de Bégar, et Olivier du Breil, procureur général et par la suite cumula les bénéfices et les prébendes[60]. Comme quoi l’esprit d’aventure des Bretons, ou du moins leur bougeotte, ne date pas d’hier !

 

André-Yves Bourgès

 



[1] Clara Wille, Prophetie und Politik. Die Explanatio in Prophetia Merlini Ambrosii des Alanus Flandrensis. Edition mit Übersetzung und Kommentar, 2 volumes, Berne, 2015 (Lateinische Sprache und Literatur des Mittelalters, 49).

[2] Anne Berthelot, CR de l’ouvrage cité à la note précédente, Perspectives médiévales, 36 (2015), http://journals.openedition.org/peme/8762.

[3] Guy Raynaud de Lage, Alain de Lille, poète du XIIe siècle, Montréal-Paris, 1951, p. 13-15

[4] Marie-Thérèse D’Alverny (éd.), Alain de Lille, Textes inédits, avec une introduction sur sa vie et ses œuvres, Paris, 1965 (Études de philosophie médiévale, 52), p. 32, n. 4 ; Eadem, « Alain de Lille : problèmes d'attribution », Henri Roussel et François Suard (éd.), Alain de Lille, Gautier de Châtillon, Jakemart Giélée et leur temps, Actes du colloque de Lille, octobre 1978, Lille, 1980, p. 33-36.

[5] Elle figure sous la plume de nombreux auteurs depuis Aubert Le Mire dans sa Bibliotheca ecclesiastica, 2 volumes, Anvers, 1639-49.

[6] Voir à ce propos Albert Dupuis, Alain de Lille. Études de philosophie scholastique, Lille, 1859, p. 52-56.

[7] Sur notre recours au néologisme hagiobiographie, voir André-Yves Bourgès, Le dossier littéraire de saint Goëznou et la controverse sur la datation de la vita sancti Goeznovei, Morlaix, 2020, p. 12.

[8] Nous remercions vivement Clara Wille pour les réponses qu’elle a bien voulu apporter à notre demande de précisions complémentaires.

[9] Ms Marseille, Bibl. mun., 436 (XIVe-XVe siècles ; parchemin du f.1 au f.33 et du f.132 à la fin ; papier du f. 34 au f. 131), f. 85 :  Alanus iste, qui librum istum composuit, fuit oriundus de episcopatu Leonie in Britannia. Et vocabatur Alanus Mimi, britonice Barz (abréviations résolues, majuscules et ponctuation normalisées). Il s’agit des premières lignes du colophon qui suit la transcription du De Planctu Naturae. Ce passage a été signalé ; sur les indiactions de Gwennolé Le Menn et Jean-Luc Deuffic, par Léon Fleuriot, « La vie intellectuelle dans la Bretagne ancienne », Jean Balcou et Yves Le Gallo (dir.), Histoire littéraire et culturelle de la Bretagne, 1 (2e édit.), Paris-Spézet, 1997, p. 69 ; voir également J.-L. Deuffic, « Les origines bretonnes d’Alain de ‘’Lille’’ et le manuscrit Marseille BM 436 », Pecia. Ressources en médiévistique, 4 (2004), p. 115-117. De son côté, Nikolaus M. Häring, « Manuscripts of the De Planctu Naturae of Master Alan of Lille », Cîteaux – Commentarii cistercienses, 29 (1978), p. 106, a inexplicablement et fallacieusement transcrit : Alanus iste qui librum istum composuit fuit oriundus de epantu leonie in britannia. Et uocabatur Alanus minimi capelle, britonice barz. Voir à nouveau J.-L. Deuffic, « De l’utilité de recourir aux manuscrits originaux … à propos de N. M. Häring et du manuscrit Marseille, BM, 436 », Le manuscrit médiéval (mai 2013), http://pecia.blog.tudchentil.org/2013/05.

[10] Carla Rossi, « Autour d'Alain de Lille : nouvelles propositions », Cahiers de Civilisation Médiévale, 52 (2009), p. 415-426.

[11] Arthur de la Borderie, Les véritables prophéties de Merlin. Examen des poèmes bretons attribués à ce barde, Paris-Londres, 1883, p. 6-7. Cet auteur oppose à « la fausse prophétie de Merlin, qui forme le livre VII de l’Histoire des rois de Bretagne de Geoffroy de Monmouth » (p. 20), celles annoncées dans le titre de son opuscule. 

[12] C. Wille, « Les prophéties de Merlin interprétées par un commentateur du XIIe siècle », Cahiers de civilisation médiévale, 51(2008), p. 226.

[13] Ms Paris, BnF, lat. 7481, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10034531j. Nos propres citations de l’Explanatio sont faites d’après ce manuscrit (abréviations résolues, majuscules et ponctuation normalisées). Outre l’édition de Wille, mentionnée supra n. 1 et qui fait aujourd’hui autorité, on peut se reporter, s’agissant du seul passage concerné, à celles d’André Oheix, « Le culte des Sept Saints de Bretagne au Moyen Âge (notes et documents) », Bulletins et mémoires de la Société d’émulation des Côtes-du-Nord,  49 (1911), p. 14-16, et de François Delpech, « Le cycle des septuplés. Examen de quelques versions folkloriques et hagiographiques celtiques (Première partie : Les Sept Saints de Bretagne) », Boletín de Literatura Oral, 2 (2012), p. 32-33.

[14] C. Wille, « Les prophéties de Merlin… », p. 224, n. 5.

[15] Michael J. Curley, Geoffrey of Monmouth, New York, 1994 (Twayne's English Authors Series), p. 56.

[16] Richard Holmes (ed.), The Chartulary of St John of Pontefract From the Original Document in the Possession of Godfrey Wentworth, Esq., of Woolley Park, 1, Cambridge, 2013, p. 99-100.

[17] Sarah Rees Jones, York: The Making of a City, Oxford, 2013, p. 70-71.

[19] Dédoublement facilité par le fait que le dossier littéraire du saint est constitué de traditions appartenant peut-être originellement à deux personnages distincts : voir A.-Y. Bourgès, « Trois siècles d'histoire littéraire : le dossier hagiographique médiéval de Malo », Jean-Luc Blaise (éd.), Jean de Châtillon, second saint fondateur de Saint-Malo, Saint-Malo, 2014, p. 157-185.

[20] Le ms Paris, BnF, lat. 7481 contient effectivement la leçon Wingalœus ; mais Oheix et Delpech, dans leurs éditions mentionnées supra n. 13, lesquelles sont faites d’après les éditions antérieures, ont transcrit Wasloeus, tout en reconnaissant dans cette forme le nom de Guénolé.

[22] Lais de Marie de France. Traduits, présentés et annotés par Laurence Harf-Lancner, Paris, 1990 (Lettres Gothiques), p. 88-115.

[23] Il s’agit d’ailleurs d’un motif folklorique dont la littérature a tiré profit : on voit ainsi, par exemple, que le Lai de Frêne a fait l’objet d’un « recyclage » par l’auteur de Galéran de Bretagne.

[24] Alfred Fouquet, Légendes, contes et chansons populaires du Morbihan, Vannes, 1857, p. 63-66.

[25] Julien Trévédy, « Les Sept-Saints de Bretagne et leur pèlerinage », Bulletin archéologique de l’Association bretonne, 3e série, 16 (1898), p. 154.

[26] Robert Oheix, « Les saints inconnus », Association bretonne. Archéologie, 23e session tenue à Quintin en 1880. Comptes-rendus et procès-verbaux (1881), p. 184-185.

[27] Sauf à signaler qu’en 1205 Kergrist avait été donné par Alain de Rohan au prieuré Saint-Martin de Josselin, lui-même dépendance de l’abbaye de Marmoutier où l’on honorait « sept dormants », présentés comme les frères de saint Martin, « pieuse contrefaçon locale », comme nous l’avons écrit ailleurs, de la dévotion aux Sept Dormants d’Éphèse.

[28] Voir supra n. 13.

[29] Vidi et ego in Flandria, cum puerulus adhuc essem apud Insulam unde oriundus fui feminam quandam maleficam (…).

[30] G. Raynaud de Lage, Alain de Lille…, p. 36 : « Deux manuscrits nomment notre auteur Alanus de Monte Pessulano, et cette mention s'explique fort bien après ce que nous savons du séjour d'Alain dans cette ville ».

[31] Ibidem…, p. 37 : « Mais quatre manuscrits désignent Alain de Lille sous le nom d’Alanus de Podio, Alain du Puy ». S’agit-il du Puy-en-Velay ?

[32] Alain de Lille (?), Lettres familières (1167-1170). Édition et commentaire par Françoise Hudry, Paris, 2003 (Études et rencontres de l’École des Chartes, 14). La réception de cet ouvrage a fait l’objet de discussions : voir en particulier le compte rendu très critique de François Dolbeau, Archivum Latinitatis Medii Aevi, 61 (2003), p. 338-342.

[33] Michel Brial, « Alain de Lille », Histoire littéraire de la France, 16, Paris, 1824, p. 404-405.

[34] Palémon Glorieux, « Alain de Lille, le moine et l’abbaye du Bec », Recherches de Théologie ancienne et médiévale, 39, 1972, p. 51–62.

[35] G. Raynaud de Lage, Alain de Lille…, p. 36-37 : « Huit manuscrits nomment le maître Alain de la Porrée : cinq d'entre eux écrivent expressément Alanus Porretanus ; un sixième porte la mention suivante : Liber compositus a Mercurio, commentatus a Porretano, si bien que l'on peut songer à Gilbert de la Porrée ; un autre donne Alanus Porreus, et le dernier Alanus Poriensis ». Et voir M.-T. D’Alverny (éd.), Alain de Lille, Textes inédits…, p. 93 et p. 189, pour la leçon Alani Poretani qui figure notamment dans le ms Zwettl, Zisterzienserstift, 381, du début du XIIIe siècle. La forme Poriensis pourrait résulter d’une confusion avec *Podiensis : voir supra n. 31.

[36] Franz Pelster, « Gilbert de la Porrée, Gilbertus Porretanus oder Gilbertus Porreta ? », Scholastik, 20-24 (1949), p. 401-403.

[37] A. Dupuis, Alain de Lille…, p. 59-61.

[38] Première approche facilitée par le recours à la base de données patronymiques Filae, https://www.filae.com/nom-de-famille. Pour les attestations anciennes, voir Suzanne Kocher, Allegories of Love in Marguerite Porete's Mirror of Simple Souls, Turnhout, 2008 (Medieval Women: Texts and Contexts, 17), p. 26 : : il est évidemment hyper-conjectural d’imaginer que la célèbre mystique ait pu appartenir à la famille du « Docteur Universel » ; mais l’hypothèse ne peut être complètement révoquée en doute.

[39] M.-T. D’Alverny (éd.), Alain de Lille, Textes inédits…, p. 33, qui souligne, même page, n. 7, que G. Raynaud de Lage, Alain de Lille…, p. 37, s’est trompé quand il a écrit : « Cinq autres [manuscrits] l’appellent Alanus Minimae Capellae, Alain de la Petite Chapelle (plutôt qu’Alain de la Chevrette) ».

[40] Voir supra n. 9.

[41] C. Rossi, « Autour d'Alain de Lille… », p. 418. Pour l’état actuel de la question, on se reportera à l’article de Mickaël Gendry, « Les minihis en Bretagne entre le IXe et le XIIe siècle : des territoires monastiques sacralisés ? », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, 117 (2010), n° 2, p. 25-55.

[42] Théodore Chasle de la Touche, « Les Minihis ou asiles religieux de la Bretagne. Fragments d’une histoire inédite », L’Investigateur. Journal de l’Institut historique, 5 (2e série), 12e année (1845) p. 123-128.

[43] Noëlle Hamon, L’histoire du Minihy du Léon. Roscoff – Santec – Saint-Pol de Léon, Mémoire de diplôme d’études supérieures de géographie, Rennes, 1941, https://www.roscoff-quotidien.eu/RoskodatesB.htm.

[44] René Musset, La Bretagne, Paris, 1937, p. 210 : « Minihi, monihi (lat. monachia), lieu de refuge, asile).

[45] On le retrouve en effet sous forme d’un adjectif dans un autre ouvrage de cet auteur, Histoire de Belle-Ile-en-Mer, Nantes, 1852, p. 121.

[46] C. Rossi, « Autour d'Alain de Lille… », p. 418 ; mais la suite de ce passage (p. 419) témoigne d’une interprétation de son hypotexte. En effet, Hamon a écrit : « Ce fut ensuite les guerres du 12ème siècle et les batailles incessantes avec les Anglais, la guerre de succession de Bretagne. Les débarquements ennemis affligeaient à chaque instant la population. L’Ile de Batz et Tisaoson étaient occupés par les Anglais » ; ce que Rossi transcrit : « au XIIe s., le Minihi subit les batailles incessantes avec les Anglais et la guerre de succession de Bretagne. Les îles de Batz et Tisaoson furent ainsi occupées par les Plantagenêts ».

[47] Patrick Kernévez et A.-Y. Bourgès, « Généalogie des vicomtes de Léon (XIe, XIIe et XIIIe  siècles) », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 136 (2007), p. 157-187.

[48] C. Rossi, « Autour d'Alain de Lille… », p. 419.

[49] Ibidem.

[50] Le Catholicon de Jehan Lagadeuc, Dictionnaire breton, français et latin publié par R. F. Le Men d'après l'édition de Me Auffret de Quoetqueueran imprimée à Tréguier chez Jehan Caluez en 1499, Lorient-Saint-Brieuc-Quimper, 1868, p. 22, s.v. barz ; voir également p. 127-128, s.v. iangler.

[52] Adriano Cappelli, Dizionario di abbreviature latine ed italiane: usate nelle carte e codici specialmente nel medio-evo, Milan, 1899, 6e éd. 1990-1999, p. 219 ; Thomas Duffus Hardy, Registrum Palatinum Dunelmense. The Register of Richard de Kellawe, Lord Palatine and Bishop of Durham, 1311–1316, 4, Londres, 1878, p. ccii ; Maurice Prou, Manuel de paléographie latine et française du VIe au XVIIe siècle, Paris, 1890, p. 270.

[53] Paul Peyron, « Fragment d'un éloge de la Bretagne au XVe siècle », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 15 (1888), p. 169-178 (texte latin) et 179-185 (traduction française commentée).

[54] Pierre Trépos, « Le Catholicon de Jehan Lagadeuc. Pour son cinquième centenaire », Annales de Bretagne, 71 (1964), n° 4, p. 545-547 (texte latin) et 547-548 (traduction française).

[55] Jean-Jacques Monnier et Jean-Christophe Cassard (coord.), Toute l'histoire de Bretagne des origines à la fin du XXe siècle, Morlaix, 1996, p. 234 : « (…) … à Garlan où l’on remarque encore, en 1482, “la maison de l’escole, desherbregée il y a 30 ans, et auquel lieu on dit que naquit Alanus Parabolis (…), et appartient à présent au Quisidic, noble homme, et l’a annexée à une métairie… ‘’». Cf. l’expression proverbiale : sufficiat vobis vidisse Alanum de Parabolis.

[56] Ms Paris, BnF, fr. 26069, n°4591,  https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b107208007/f125.

[57] Henri Gilles, « L’administration royale des Eaux et Forêts en Languedoc au Moyen Âge », Actes du 88e congrès des sociétés savantes, Clermont-Ferrand 1963, Bulletin philologique et historique, 1966, 1, p. 359

[58] Ibidem, p. 358.

[59] Antoinette Dollinger, « Croire, voir, décrire : autour d’une image de dévotion toulousaine (milieu du XVe siècle) », Ludovic Viallet (dir.), Religio Religare. Huit études d’histoire médiévale, Clermont-Ferrand, 2009, p. 114-125.

[60] Barthélemy-Amédée Pocquet du Haut-Jussé, Les Papes et les Ducs de Bretagne. Essai sur les rapports du Saint-Siège avec un État, (2e éd.), avec une préface de Jean Kerhervé, Spézet, 2000, p. 617 (et n. 115, p. 617-618).

 

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