"L’Histoire (du Moyen Âge) est un sport de combat, parce que l’Histoire, et au-delà les sciences humaines, est menacée par la posture utilitariste dominante dans notre société, pour laquelle seul ce qui est économiquement et immédiatement rentable est légitime : le reste n’est que gaspillage de temps et de deniers publics. Dans cette situation, l’Histoire médiévale est dans une situation paradoxale puisque s’ajoute à ce déficit général de légitimité des sciences humaines un détournement généralisé du Moyen Âge à des fins variées, jouant tantôt sur le caractère irrationnel et sauvage prêté à la période, tantôt sur la valeur particulière des « racines » médiévales. Le Moyen Âge devient ainsi un réservoir de formules qui servent à persuader nos contemporains d’agir de telle ou telle manière, mais n’ont rien à voir avec une connaissance effective de l’Histoire médiévale." J. MORSEL, L'Histoire (du Moyen Âge) est un sport de combat...

10 novembre 2015

Tugdual, abbé d’*Aquilon : un curieux témoignage sur les origines de Locmaria-Quimper



On connaît la complexité du problème des origines quimpéroises : si l’on s’accorde généralement à penser que l’ancienne paroisse de Locmaria a pu constituer l’embryon de l’agglomération moderne, en raison notamment de la présence de vestiges antiques qu’on chercherait vainement au cœur de Quimper ; si la présence sur place jusqu’à la fin de l’Ancien Régime d’un monastère de femmes qui, au début du XIe siècle, avait sans doute succédé à un établissement masculin, en intégrant celui-ci dans le cadre d’un modèle inédit dont devait plus tard s’inspirer Robert d’Arbrissel[1], vient renforcer l’idée d’une présence religieuse ancienne, l’époque et les circonstances de la fondation initiale de ce monastère, ainsi que le nom de son fondateur, font toujours l’objet de nombreux questionnements.
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Le témoignage le plus ancien concernant l’histoire de Locmaria est constitué par une  sorte de résumé des actes passés en faveur du sanctuaire[2], où figure notamment une donation, vers 1020, par Benoît, évêque et comte de Cornouaille, à « Sainte Marie dans la cité aquilone » (Sancte Marie in aquilonia civitate)[3]. Cette désignation un peu étrange – à quel « nord » est-on ainsi renvoyé, si du moins il s’agit bien ici du sens à donner à l’adjectif  aquilonia ? – paraît encore renforcée par l’emploi du substantif aquilo dans deux actes postérieurs, vers 1120 (monasterium Sancte Marie in aquilone quod britannice Locmaria vocatur)[4] et en 1172 (aecclesiam Beate Marie de aquilone ubi sanctimoniales Domino famulantur)[5] : aquilo désigne en effet, en latin classique, le « vent du nord ». Cependant, en dépit d’une telle acception, il faut évidemment considérer ce terme comme un toponyme per se : le monastère de Locmaria était établi en un lieu, décoré du titre de « cité » et appelé *Aquilon. Par ailleurs, comme l’avait suggéré dès 1923 Camille Jullian[6], c’est sans doute du côté de l’hydronymie qu’il convient d’aller chercher l’origine et l’explication de ce nom. A l’instar de ce qui s’est passé par exemple à Aquilonia, aujourd’hui la petite ville de Lacedonia, arrosée par l’Osento, aux confins de la Campanie, des Pouilles et de la Basilicate, le site de Locmaria pourrait avoir été désigné Aquilonia  en raison de de son voisinage fluvial : le nom Aquilo se serait alors appliqué à l’Odet, comme dans le cas de l’actuelle rivière Celone, dont on voit à San Vito, Faeto (Pouilles), sourdre la fontaine[7], à l’extérieur du mur d’enceinte d’une vieille auberge qui prolonge l’existence de la Mutatio Aquilonis sur la Via Trajana[8]. On peut encore signaler Aquileia (Frioul-Vénétie julienne) dont on connaît, à l’époque antique, l’importance du port fluvial sur la Natissa. Ces différents noms sont en fait à rapprocher du latin aquilus, « (eau) sombre »[9], ou plutôt d’un prototype plus ancien, d’origine indo-européenne, qui pourrait d’ailleurs avoir également donné naissance à un hydronyme gaulois (*). 

Que la qualité de « cité » fût plutôt attachée à la ville épiscopale, dont Locmaria n’aurait alors constitué qu’une dépendance, est évidemment possible, comme l’a suggéré naguère le regretté Bernard Tanguy[10], arguant notamment de la présence d’une capella Beate Marie de civitate dans la ville même[11] ; mais il convient de souligner que cette « chapelle de la cité » n’a été construite qu’en 1209-1210, au moment où, pressés par le pouvoir ducal, les évêques de Quimper s’efforçaient de lui opposer, entre autres moyens de résistance[12], une véritable hagio-historiographie des origines de leur siège, dont la vita de Corentin, composée dans les années 1230, constitue l’expression la plus achevée[13]. Au demeurant, il est possible, sinon vraisemblable, que la qualité de « cité » dont *Aquilon était parée avait effectivement conservé, avant de disparaitre à la fin du XIIe siècle,  le souvenir de l’ancien siège de l’évêché, d’origine carolingienne, tandis que le qualificatif attribué à « Notre-Dame de la cité », après la construction de cette chapelle au début du XIIIe siècle, témoigne de la revendication par Quimper de son statut de ville épiscopale, acquis peut-être aussi tardivement que le XIe siècle.
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S’agissant des origines du monastère de Locmaria, nous avons dit plus haut que l’on avait peut-être affaire à une communauté d’hommes passée sous l’autorité des religieuses selon un modèle que Robert d’Arbrissel établira à Fontevraud par l’intermédiaire de l’abbaye Saint-Sulpice de Rennes, à qui l’évêque de Quimper, Robert, avait confié la direction et la gestion de Locmaria vers 1120. Nous disposons sur cette communauté masculine originelle des témoignages des deux premiers actes résumés dans la « pancarte » de Locmaria[14]  : outre celui de Benoît, vers 1020, où il est question, parmi les témoins, d’un certain Gurchi gubernante locum cum donationibus[15], celui de son fils  Alain, devenu comte à son tour, mentionne Gurchi abba [sic] cum clericis suis. Un « abbé » entouré de « ses clercs » : dans le prolongement de l’hypothèse qui situe à Locmaria le siège primitif de l’évêché, s’agissait-il d’une partie de l’ancien personnel épiscopal organisée sous forme d’une communauté canoniale sous la direction d’un abbé, comme le conjecture Joëlle Quaghebeur ?[16]
 
Ultime indication, et non la moindre, apportée par le résumé de l’acte de Benoît, la délimitation du territoire concédé par le comte-évêque au monastère, à savoir « depuis la pierre que l’on appelle maen Tudi, jusqu’à la croix qui est à côté du mont Frugy, de cet endroit jusqu’à la fontaine que l’on appelle Pabu, ensuite vers le fleuve Odet » (a lapide qui dicitur maen tudi, usque ad crucem que est juxta montem chuchi, hinc usque ad fontem q[ue dicitu]r pabu, deinde ad flumen oded). Entre autres précisions topographiques et toponymiques, la pierre et la fontaine, éléments quasi-incontournables de la sacralisation d’un territoire, renvoient ici au culte de Tugdual,  lequel est ici désigné par une forme hypocoristique de son nom (Tudi) et par son surnom habituel (Pabu) : « avant d’être dédié à la Vierge, sans doute à partir du XIe siècle comme on peut l’induire de son nom, le monastère de Locmaria », écrit B. Tanguy, « aurait donc eu pour titulaire, et peut-être fondateur, saint Tutgual »[17] ; hypothèse qui paraît confirmée par la présence attestée à Landévennec, au tournant des IXe-Xe siècles,  à l’occasion d’une donation à cette abbaye par le comte Wrmaelon, d’un certain Urvoet, abbé de saint Tugdual (abbas sancti Tutguali), qui figure parmi les témoins de cette donation en compagnie de l’évêque de Saint Corentin et, bien sûr, de l’abbé de saint Guénolé[18].
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Un monastère placé sous la protection de saint Tugdual et connu au moins depuis le tournant des IXe-Xe siècles, situé en un lieu vraisemblablement nommé  *Aquilon, lui-même sans doute érigé en « cité », à l’occasion de la normalisation diocésaine voulue par les Carolingiens : l’hypothèse, qui a déjà fait l’objet de formulations plus ou moins hardies, apparaîtra fragile à bien des égards, d’autant qu’elle ne repose que sur la seule exploitation de matériaux locaux, sans recoupement possible, du moins jusqu’à aujourd’hui, avec une documentation extérieure.

Or, il semble possible de briser ce silence des sources : il s’agit en l’occurrence de recourir à une pièce, appartenant à la documentation de l’abbaye rhénane de Deutz[19], et dont il convient d’attribuer la rédaction à Thierry, qui exerçait les fonctions de coûtre du monastère.  La critique de ce texte est malaisée, car il se présente sous la forme d’une longue énumération de tituli supposés avoir été relevés sur les tombes de la vaste nécropole romaine, découverte au début du XIIe siècle, près de l’église Saint-Cunibert, à Cologne et où l’on situait la sépulture des Onze mille Vierges : on sait que le chantier de fouilles de cette nécropole, placé durant les années 1155-1164 sous l’autorité des abbés de Deutz, en l’occurrence Gerlach puis Hartpern, et sous la direction effective de Thierry, a régulièrement fonctionné pendant toute cette période comme une fabrique de faux[20] et qu’il convient en conséquence d’observer la plus grande prudence à l’égard du matériel recueilli, sur lequel l’abbé Gerlach lui-même avait eu initialement des doutes, finalement levés par la célèbre visionnaire Elisabeth de Schönau[21] ; mais tout cela ne tire pas à conséquence pour notre propos, qui est de mesurer la diffusion du culte cornouaillais de Tugdual à l’époque où apparaissent les premières mentions d’Aquilo et d’Aquilonia pour désigner le territoire où était situé le monastère qui gardait le souvenir du saint. Or, c’est bien en qualité d’abbé de ce lieu, mais également de martyr, que notre personnage est mentionné dans la liste dressée par Thierry où l’on peut lire Sanctus Tutuualus martir abbas Aquileiensis[22] : la forme Tutuualus est conforme à celle qui figurait dans les litanies du psautier de Reims du Xe siècle, aujourd’hui perdu, où Tutwale est invoqué entre Guiniave et Germane[23] ; et la leçon Aquileiensis s’est imposée à la place d’Aquilonensis au copiste médiéval ou à l’éditeur moderne[24], parce que le prestigieux siège patriarcal d’Aquileia était évidemment plus connu que l’*Aquilon de Cornouaille. Quant au supposé martyre de Tugdual, c’est un tropisme qui devait s’appliquer à lui comme à tous les personnages supposés avoir suivi les Onze mille Vierges dans leur tragique destinée. 

Le texte du titulus consigné par Thierry de Deutz ne présente aucune pertinence s’agissant d’une hypothétique participation de Tugdual  à la non moins hypothétique geste d’Ursule et de ses compagnes. En revanche, il atteste de la relative popularité du saint breton et de son association originelle avec ce qui deviendra le faubourg quimpérois de Locmaria et qui, aux XIe-XIIe siècles, portait le nom d’Aquilo.

André-Yves Bourgès

(*) P. Lajoye, que nous remercions bien vivement nous indique que "les termes en -qu- en celtique continental sont rarissimes, car le -qu- est remplacé par un -p-. Ainsi, le nom de la Seine, Sequana, est un archaïsme, isolé dans l'hydro-toponymie continentale. Note aussi que très tôt, dès le VIe siècle (ou peut-être même avant), Sequana est devenue Sigona. Si même Aquilonia avait été un archaïsme du même type, une source du haut Moyen Âge l'aurait noté *Agilonia. Et en domaine roman, on aurait obtenu quelque chose comme *Elone ou *Ailone".

[1] A.-Y. Bourgès, « Robert d'Arbrissel, Raoul de la Fûtaie et Robert de *Locunan : la trinité érémitique bretonne de la fin du 11e siècle », Britannia monastica, 10 (2006), p. 9-19.
[2] Ms Rennes, AD d’Ille-et-Vilaine, 24 H 110. Ce texte a été édité à plusieurs reprises : voir en dernier lieu l’édition donnée par le regretté Gwenaël Le Duc, « Les premiers temps de l’évêché de Quimper ? » [Appendice II. La pancarte de Locmaria], Britannia monastica, 3 (1994), 164-166. Le passage dont il s’agit est à la page 164.
[3] Gw. Le Duc, « Les premiers temps… », p. 98-102.
[4] Ibidem, p. 102-103.
[5] Ibid., p. 106.
[6] C. Jullian, « Chronique gallo-romaine », Revue des études anciennes, 25 (1923), p. 174-175.
[7] Connu par une dédicace de l’année 213 qui mentionne le lucum aquilonensem (Vittorio Russi, Indagini storiche e archeologiche nell'alta Valle del Celone, Foggia, 2000, p. 46-49), nous fournissant ainsi l’adjectif toponymique aquilonensis, le souvenir de cette fontaine était encore vif au XVIe siècle, comme en témoigne l’inscription de 1576 qui figure sur le monument même : Aquilonem Fontem Aquilonis, etc.
[8] Giuseppe Ceraudo, « Cartographie finalisée et Aérotopographie archéologique. La via Trajana et la centuriation attribuée à l'ager Aecanus dans le Tavoliere des Pouilles », Medieval Europe Paris 2007. 4e Congrès International d'Archéologie Médiévale et Moderne, en ligne : http://medieval-europe-paris-2007.univ-paris1.fr/G.Ceraudo.pdf  (consulté le 10 novembre 2015) ; Idem, « Indagini Aerotopografi che lungo la Via Traiana in Daunia »,  29o Convegno Nazionale sulla Preistoria – Protostoria – Storia della Daunia, San Severo 15-16 novembre 2008. Atti a cura di Armando Gravina, San Severo, 2009, p. 5.
[9] Voir par exemple l’Eichel, un affluent de la Sarre, qui s'appelle Aquilus ou Aquela dans les documents anciens.       
[10] B. Tanguy, « Des cités et diocèses chez les Coriosolites et les Osismes », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 113 (1984), p. 110-115.
[11] Ibidem, p. 110.
[12] Voir les démêlés de l’évêque Guillaume avec Gui de Thouars, qui remplissait les fonctions ducales au cours de ces années 1209-1210 : P. Peyron (éd.), « Cartulaire de l’Église de Quimper », Bulletin de la Commission diocésaine d’architecture et d’archéologie, 1 (1901), p. 183-186 et 226-229.
[13] A.-Y. Bourgès, « A propos de la vita de saint Corentin », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 127 (1998), p. 291-303.
[14] Gw. Le Duc, « Les premiers temps… », p. 164.
[15] Le sens de donationibus nous échappe ici, à moins qu’il ne faille y reconnaître un barbarisme suscité par l’absence de pluriel à cette époque pour le terme donatus  ; auquel cas, ces donationes pourraient constituer le prototype des « condonats » que l’on trouve plus tard associés aux religieuses de Saint-Sulpice dans l’administration spirituelle et matérielle des possessions de l’abbaye rennaise. En tout état de cause, cette hypothèse n’est pas exclusive de celle proposée par J. Quaghebeur.
[16] J. Quaghebeur, La Cornouaille du IXe au XIIe siècle. Mémoire, pouvoirs, noblesse, 1ère éd., Quimper, 2001, p. 206-207.
[17] B. Tanguy, « Hagionomastique et histoire : Pabu Tugdual alias Tudi et les origines du diocèse de Cornouaille », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 115 (1986), p. 124.
[18] R.-F. Le Men et E. Ernault (éd.), « Cartulaire de l’abbaye de Landévennec », Mélanges historiques. Choix de documents, 5,  Paris, 1886, p. 561.
[19] Theodor Josef Lacomblet, «  Die Benedikter-Abtei zu Deutz », Archiv für die Geschichte des Niederrheins, 5 (1865), p. 292-299.
[20] Léon Levillain, CR de Wilhelm Levison, Das Werden der Ursula-Legende, Köln, 1928, Bibliothèque de l'École des chartes, 90 (1929), p. 166 : « Thierry de Deutz nous a laissé, dans un précieux manuscrit de la collection des princes de Hohenzollern à  Sigmaringen, des Revelationes titulorum vel nominum sanctorum, martyrum et sanctarum virginum, c'est-à-dire des corps trouvés de 1155 à 1164 et apportés à Deutz sous l'abbé Gerlach et son successeur. Thierry les groupe en martyrs et martyres, accréditant ainsi la présence parmi les vierges d'un pape inconnu, Cyriaque, d'autres ecclésiastiques et même de laïques. Les inscriptions dont il reproduit le texte sont des faux incontestables, et les noms de martyrs qu'elles nous livrent, sont empruntés à ceux des soldats de la Légion thébaine, à d'autres saints connus, à des personnages historiques, ou sont tout simplement inventés ».
[21] Laurence Moulinier, « Elisabeth, Ursule et les Onze mille Vierges : un cas d'invention de reliques à Cologne au XIIe siècle », Médiévales, 22-23 (1992), p. 173-186.
[22] Theodor Josef Lacomblet, «  Die Benedikter-Abtei zu Deutz », p. 295.
[23] Jean Mabillon, Vetera analecta, 2e édition, Paris, 1723, p. 168.
[24] Nous n’avons pas vu le ms Sigmaringen, Fürstlich Hohenzollernsche Sammlungen und Hofbibliothek, 6, f. 50-53v, où figure le texte des Revelationes titulorum vel nominum et il ne nous a donc pas été possible de vérifier si la lecture de T.-J. Lacomblet est conforme à ce ms.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Un article qui apporte un peu de lumière sur cet '"obscure" dossier quimpérois.
Le rapprochement de la "cité d'Aquilon" avec le latin aquilus offre une explication plus satisfaisante - car plus logique - au toponyme.
La découverte de cette mention d'un Sanctus Tutuualus martir abbas Aquileiensis est précieuse. Il ne semble plus permis de douter du lien entre l'abbaye de Locmaria et l'abbas sancti tugduali cité en 884-908.
Je suis plus circonspect concernant l’idée de transfert définitif du siège épiscopal à "Quimper-même" au Moyen Age central. Dans mon esprit tout est en place à la période carolingienne. L'évêque de Cornouaille est appelé episcopus sancti Chorentini dans l'acte de donation de l'église de Saint-Thois. La cathédrale Saint-Corentin existe à l'orée du Xe siècle.
Comme j'ai essayé de le démontrer dans ma thèse c'est sans doute IXe-Xe que se met en place l'organisation bipolaire de Quimper (pôle Locmaria/ pôle Saint-Corentin). Les découvertes archéologiques ne s’opposent pas à cette idée. J.-P. Le Bihan propose de dater le mur le plus ancien de la cathédrale de la seconde moitié du Xe siècle mais l’édifice est peut être plus "vieux" qu'il n'y paraît. L’hypothèse du chercheur s’appuie sur la mise au jour à proximité de l’église d’une inhumation « des années 950 » mais cette découverte n’apporte qu’un terminus ante quem.

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